Le peu de Marocains qui s’intéressent encore à la politique sont une nouvelle fois déçus. Ils croyaient qu’en se retrouvant (enfin) après tant d’orages, les dirigeants des partis de la majorité allaient crever l’écran par des décisions inédites. Les rêveurs ont aussitôt déchanté. Il n’y a rien de bien nouveau sous le soleil.
Sur la forme, l’hypocrisie politique a dominé dans ces retrouvailles. Il y a eu des embrassades, des accolades et beaucoup de salamalecs, rien de plus.
Sur le fond, PJD, RNI, MP, PPS, USFP et UC ont pris des résolutions qui ont un fâcheux air du déjà-vu. Ils ont réitéré leur soutien au gouvernement et ont (re)annoncé leur volonté de prendre des mesures rapides pour soutenir le pouvoir d’achat, d’accélérer la cadence pour l’élaboration d’un nouveau modèle national de développement et de faire aboutir «d’urgence» le dialogue social.
Le problème c’est que le gouvernement et les syndicats ne sont même pas encore parvenus à s’entendre sur le sens qu’ils veulent donner au dialogue social. Quant à leur volonté de soutenir le pouvoir d’achat, on ne voit pas pourquoi il aura fallu attendre une réunion des partis de la majorité pour prendre cette importante résolution. Ce vœu figure en tête du programme gouvernemental. Il revient souvent dans les discours et du chef du gouvernement et de ses ministres.
Du reste, c’est ridicule de décider maintenant et maintenant seulement de se dépêcher pour trouver un nouveau modèle de développement pour le pays. Sauf le gouvernement sommeillait, cela fait longtemps que le Roi Mohammed VI, en personne, a demandé qu’un nouveau modèle soit trouvé, sans tarder.
S’ils ne l’ont pas encore compris, gouvernement, majorité et ministres doivent bien comprendre que les temps ont changé et qu’on ne peut plus faire semblant de dire ou d’apporter quelque chose de nouveau, alors qu’en réalité on fait du sur-place.
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