Les trois plus grands producteurs de platine mondiaux viennent d’annoncer qu’un accord de « principe » avait été conclu avec les grévistes mettant fin à la plus longue grève dans les mines de l’histoire de l’Afrique du Sud. Celle-ci aurait coûté au secteur minier plus de 2 milliards de dollars en perte de revenus et paralyse l’économie de l’Afrique du Sud. Les producteurs de platine Anglo American Platinum, Impala et Lonmin (coté à Londres) ont déclaré dans un communiqué commun que des accords avaient été conclus avec la direction du syndicat des mineurs, AMCU, « en ce qui concerne les salaires et les conditions de travail ». Le communiqué n’a pas fourni des détails sur les accords, mais l’AMCU a fait pression pour que le salaire minimum de base pour les travailleurs miniers soit doublé pour atteindre R12, 500 ($ 1,170) par mois. Il s’agit de la grève la plus longue et la plus coûteuse dans plus d’un siècle dans ce secteur crucial pour l’Afrique du Sud qu’est l’exploitation minière. La fin de la grève apporterait un immense soulagement au secteur minier, déjà aux prises avec la hausse des coûts d’exploitation et la baisse des prix du platine. Cela devrait également booster l’économie chancelante de l’Afrique du Sud, qui s’est contractée au cours des trois premiers mois de l’année, la production minière ayant reculé de près de 25%- sa pire performance en 50 ans. Les prix du platine et d’autres métaux ont fortement chuté après l’annonce d’une éventuelle fin de la grève. Le platinum a baissé de 2,2% à $ 1443 tandis que le palladium a diminué de 2,7% à $ 834. Les deux métaux sont largement utilisés dans l’industrie automobile. A Londres, l’action de Lonmin a clôturé en hausse de 8,9% tandis que celle du groupe Anglo American, la maison mère d’Amplats, cotée à Londres, a accusé un recul de 3,2%. A Johannesburg, l’action de la société minière Impala a également clôturé en baisse à 0,05%. Les entreprises minières estiment que la grève leur a coûté un total cumulé de plus de R22 milliards en perte de revenus, tandis que les 70 000 grévistes ont perdu près de R10 milliards en salaires. Les activités minières dans les villes les plus riches en platinum au monde dont Rustenburg et Marikana, ont subi une forte baisse des ventes. En plus, des milliers de contrats conclus avec des fournisseurs de biens et de services dans les mines ont été suspendus. Joseph Mathunjwa, le président de l’AMCU, s’est déplacé la semaine dernière vers la ceinture minière de platine pour discuter de l’offre proposée aux mineurs. Néanmoins, il n’est pas certain si les miniers avaient accepté les conditions offertes. A Marikana, où la police avait tué 34 ouvriers miniers en 2012 lors d’une vague de grèves sauvages, les miniers se sont plaints de leurs conditions, n’ayant survécu que grâce aux contributions et dons de leurs amis et proches depuis l’arrêt de travail qui a eu lieu le 23 Janvier. Les trois producteurs de platine attendent toujours le feedback de l’AMCU ❚