Abderrezak Soumah : «Ali Aarras m’a fourni une kalachnikov et deux pistolets avec des munitions»
Les révélations de Abderrazak Soumah sur Ali Aarras. sont à la fois édifiantes et terrifiantes

L’ancien détenu belgo-marocain Ali Aarras, maintenant âgé de 59, était le responsable du soutien logistique et financier du «Mouvement des Moujahidines au Maroc», une organisation terroriste créée au début des années 1980 pour laquelle il a bien livré des armes, a assuré l’un des fondateurs du groupe terroriste, Abderrezak Soumah.



«C’est un fait qu’on ne peut pas inventer. Ali Aarras était bel et bien membre du mouvement depuis 1981 et nouait des liens directs avec les dirigeants du groupe», révèle Abderrazak Soumah dans cette interview vidéo de «Maghreb TV».

Dans son témoignage qu’il affirme livrer «pour la vérité et pour l’histoire», l’ancien «émir» du Mouvement des Moujahidines confie avoir fait connaissance de A. Aarras à Bruxelles où ce dernier gérait une librairie islamique.

«Notre émir à cette époque, Nouamani, lui a fourni de l’argent en 1983 pour ouvrir une librairie islamique à Bruxelles, dans l’objectif de fournir en retour un soutien financier au mouvement», a-t-il précisé, relevant que c’est Ali Aarras lui-même qui a lancé l’idée de la «Librairie Annour» créée à Molenbeek, dans la capitale belge.

Il s’agit, a-t-il ajouté, d’assurer un soutien financier à l’organisation, mais aussi de mener une propagande djihadiste auprès des jeunes en particulier.

Soumah rappelle avoir rencontré A. Aarras en l’an 2000 à Tanger. «L’année suivante, il était venu chez moi à Berkane où il m’a fourni des armes : une kalachnikov et deux pistolets avec des munitions», a-t-il poursuivi. Néanmoins, il a reconnu avoir reçu une somme de 7.000 euros des mains de A. Aarras soulignant qu’il s’agissait d’une part des bénéfices tirés des activités de la librairie bruxelloise «Annour» que ce dernier gérait pour le compte de l’organisation.

Abderrezak Soumah affirme s’être engagé lui-même et nombre de ses proches dans un processus de révision de leur doctrine devant le constat d’échec des «mouvements djihadistes», notamment en Afghanistan et en Tchétchénie. Pour rappel, après avoir été extradé de l’Espagne vers le Maroc, Ali Aarras a été condamné à 15 ans de prison ferme, ramenés à 12 en 2012, pour des faits de terrorisme. Il a été libéré en avril de l’année dernière. De retour en Belgique, il traite le Maroc de tous les noms en clamant son innocence. Sauf que les détails précis livrés à travers le témoignage de Abderrezak Soumah sont à la fois édifiants et terrifiants.