L’arganier prospère aux environs de Casablanca
L'arganier fait preuve de grande adaptabilité en prospérant à l'Ouest du Maroc

On le croyait incapable de survivre ailleurs que sur ses terres d’origine dans le sud du Maroc, pourtant l’arganier s’est avéré d’une grande adaptabilité : Désormais, il pousse aux environs de Casablanca grâce à une initiative RSE de LafargeHolcim Maroc.



Six mille arganiers plantés à fin 2017 ont pu prospérer sur l’ancienne carrière de l’usine de Bouskoura de Lafarge Holcim Maroc. Aussi inattendu qu’impressionnant, planter des arganiers dans l’ouest du Maroc s’est avéré finalement une idée ingénieuse. Fruit d’une coopération étroite avec l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts, l’initiative du cimentier, rentrant dans le cadre de sa stratégie RSE, a permis de planter, à fin 2010, plus de 51.000 arbres de 25 espèces différentes, explique-t-on sur le site de l’entreprise. S’appuyant sur l’expertise de ses partenaires, le cimentier a inclut l’arganier parmi ses choix pour réhabiliter la carrière de Bouskoura.

Un projet pilote

« Grâce à la patience, aux soins prodigués et à la « main verte » de quelques volontaires, tous les arbres ont prospéré, y compris les 6000 arganiers plantés à fin 2017 et qui faisaient l’objet d’un projet pilote avec l’INRA d’Agadir pour l’introduction de l’arganier dans l’ouest du Maroc » affirme-t-on auprès de Lafarge Holcim. Un succès qui a donné ses fruits en dépassant la simple reforestation. « Aujourd’hui les plantations de la carrière réhabilitée produisent de l’huile d’olive et de l’huile d’argan », ajoute la même source.

Rappelant que le cimentier adopte depuis des années, une politique de réhabilitation des carrières après leur exploitation.

« On s’engage fermement à remettre en état les sites et carrières en fin d’exploitation afin de leur offrir une seconde vie », note-t-on auprès du cimentier. Ce dernier procède ainsi à la revégétalisation des sites en replantant massivement des arbres afin de rétablir l’équilibre écologique. Des actions qui se focalisent sur la plantation d’arbres endémiques au Maroc tels l’arganier et l’olivier. D’après les chiffres avancés par le cimentier, plus de 313.000 arbres, de 25 espèces différentes, ont déjà été plantés sur l’ensemble de ses carrières réhabilitées.

Patrimoine universel

Rappelons que le Maroc a fêté le 10 mai dernier, la Journée internationale de l’Arganier. Une commémoration qui a été instaurée grâce au travail acharné de la mission permanente du Royaume du Maroc à New York. Tout commence en février 2020. Le Maroc annonce alors son intention de présenter à l’Assemblée Générale des Nations Unies un projet de résolution. Son objet ? La proclamation d’une journée internationale de l’Arganier. Intitulée « l’Arganier source ancestrale de développement durable », cette résolution rapproche la communauté internationale de la valeur multidimensionnelle de l’Arganier qu’elle soit culturelle, économique, sociale, nutritive, médicinales et écologique.

Cette initiative rentre dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement du secteur agricole, baptisée « Génération Green 2020-2030 ». Cette stratégie prévoit d’ailleurs la plantation de 10.000 ha d’arganier sur une période de 6 ans, avec une enveloppe totale de 49,2 millions de dollars, cofinancée par le Maroc et le Fonds vert pour le climat. Toujours dans le cadre de la stratégie Génération Green, « Il s’agit d’atteindre un objectif cumulé de l’ordre de 400.000 hectares de réhabilitation de l’arganier et de poursuivre la plantation de l’arbre afin d’atteindre une superficie de 50.000 ha à l’horizon 2030 », annonce Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, lors de la journée internationale de l’arganier.

Filière à fort potentiel

Rappelons que dans le cadre de la stratégie «Forêts du Maroc 2020-2030», l’implication des populations usagères dans la gestion des espaces arganier, est primordiale. Grace au Fonds vert pour le climat, il sera possible non seulement de réhabiliter l’arganier mais également de permettre sa domestication et l’extension de sa culture en conduite moderne (arganiculture).

Des objectifs ambitieux pour la valorisation d’un arbre emblématique générateur de richesse. A noter que la filière de l’arganier compte aujourd’hui plus de 500 groupements avec quelques 10.000 adhérentes. La filière génère actuellement un chiffre d’affaire de 1,2 MMDH et emploie plus de 25.500 personnes comme l’affirment les chiffres de l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA).