Crise Espagne-Maroc. L'Andalousie ne veut pas payer les erreurs de Madrid
Des jours difficiles attendent l'Andalousie et ses ports

L’Opération Marhaba de cette année exclut l’Espagne pour les raisons que l’on sait. Une grosse perte pour le pays ibérique mais surtout pour l’Andalousie qui ne veut pas payer les pots cassés par le gouvernement central de Madrid. Ses dirigeants sont très mécontents.

« L’Andalousie ne peut pas toujours payer pour les conflits que le gouvernement central crée avec le Royaume du Maroc ». La déclaration, faite, à Europa Press, lundi dernier est du président de la région andalouse Juanma Moreno (Parti populaire).

Le maire de la ville d'Algésiras, José Ignacio Landaluce (PP aussi), estime quant à lui que "la suspension de l’Opération Marhaba est une mauvaise nouvelle pour l’Espagne". Nous voulons que la frontière avec le Maroc s'ouvre, mais toujours avec toutes les garanties sanitaires ». Pour lui, le conflit diplomatique est à l'origine de toute cette polémique.

« Les choses n'ont pas été bien faites de ce point de vue-là, des gens qui n'ont aucune idée de ce qu'ils faisaient se sont mis sur le chemin, soutient-il mettant en garde sans complaisance: « mais ce qui est clair, c'est que les conséquences de cette mauvaise gestion ne peuvent pas être payées par la société ».

Le conflit créé par Madrid aura des conséquences certaines sur l’Andalousie, pourtant un partenaire sérieux du Maroc. 75 % des deux millions de maghrébins qui traversent le détroit chaque été, passent par le port d’Algésiras. Un trafic qui va s’évaporer suite à la décision du Maroc d’exclure l’Espagne de l’opération Marhaba. Les deux ports retenus cette années sont ceux de Sète et de Gênes. La France et l’Italie donc.

Mauvaise nouvelle pour Gerardo Landaluce, le responsable du port d’Algésiras: "Nous organisons et travaillons sur tout ce qui est nécessaire pour l’Opération Paso del Estrecho ». Effectivement tous les appareils se préparaient depuis longtemps, malgré le manque d’informations de la part du gouvernement de Pedro Sánchez. C’est sûr les nouvelles ont été « reçues avec inquiétude ».

Pour l’Espagne les pertes vont être énormes. Les MRE qui utilisent son territoire pour regagner leur pays d’origine y dépensent des millions d’euros (carburant, shopping, hôtels autoroutes, bateaux...). Tout cela va disparaître créant une situation de crise économique et sociale.

Désespérant de trouver une oreille attentive à Madrid, les dirigeants andalous demandent à l'Union européenne de faire pression sur le gouvernement espagnol afin qu'il trouve une solution au bourbier où il a mis le pays.

Et encore, ils n'ont pas parlé des touristes marocains qui passent leurs vacances en Espagne. Les restrictions liées à la pandémie sont toujours en cours, et le Maroc a le droit d'éviter les pays dangereux.