«La crise représente aussi une opportunité pour les investisseurs »
Hamza Laghrari, directeur général d'Al Hoceinia Hospitality

L’hôtellerie est touchée de plein fouet par les conséquences de la pandémie et ne devrait pas retrouver son régime de croisière avant plusieurs années. Cela n'empêche pas certains groupes à investir dans le secteur pour ouvrir de nouvelles unités hôtelières comme c’est le cas d'Al Hoceinia Hospitality. Explications du patron de la filiale d'Al Hoceinia Holding, Hamza Laghrari. 

L’Observateur.info : Al Hoceinia Hospitality a noué un nouveau partenariat avec le Radisson Hotel Group. Quels sont les objectifs ?

Hamza Laghrari : C’est une nouvelle aventure pour le groupe Al Hoceinia et le début d’un partenariat à long terme avec le Radisson Hotel Group. A travers ce partenariat, nous allons ouvrir ensemble de nouvelles unités hôtelières. L’objectif est d'atteindre un total de cinq hôtels d'ici 2025, à Casablanca, Rabat, Marrakech et Tanger via de nouvelles constructions et conversions. Le coup d’envoi sera donné par le Radisson Hotel Casablanca Gauthier la Citadelle qui sera doté d’une capacité de 133 chambres et suites. Il s’agit du troisième hôtel de Radisson Hotel Group au Maroc et le lancement de sa deuxième marque dans le Royaume. Le montant d’investissement est de 300 MDH. Les travaux de construction sont en cours avec une ouverture prévue en 2023. Deux autres hôtels 3 étoiles à Casablanca sont en cours d’autorisation. Le premier aura une capacité de 90 chambres et nécessitera 60MDH et le second de 130 chambres nous coûtera près de 100 MDH. A Tanger, un hôtel de 4 étoiles avec 120 chambres est prévu avec un budget de120 MDH.

L’hôtellerie est dans l’impasse actuellement à cause de la crise pandémique. Ne serait-il pas risqué d’investir dans une telle activité.

Au contraire. Investir en période de crise peut permettre de profiter de belles opportunités. Dans le cadre de la stratégie de diversification de notre groupe, le secteur touristique présente un fort potentiel de croissance. Aujourd’hui, certes les incertitudes sont encore nombreuses. Mais nous sommes optimistes vu l’état d’avancement de la vaccination au Maroc, en Europe....Des changements de comportements de la clientèle, des nouvelles tendances vont permettre au secteur un regain rapide d’activité. Et l’hôtellerie d’affaires offre une résilience intéressante dans le contexte que nous connaissons. Les signes sont donc encourageants et un début de reprise est constaté. Mais le secteur ne pourra atteindre une vitesse de croisière qu’en 2023.

Vous avez prévu l’ouverture de trois hôtels à Casablanca. Y a t-il assez de demande à couvrir dans la ville pour un tel investissement?

Absolument. A Casablanca, la plupart des hôtels 3 et 4 étoiles ne répondent pas aux normes exigées. Et les études que nous avons effectuées montrent clairement qu’il y a un gap flagrant en matière d'offre de catégorie 4 étoiles business structuré et brandée dans la ville. Notre cible, est la clientèle d’affaires de l’étranger. Cette clientèle est très exigeante en matière de normes sanitaires, sécuritaires, qualité de service...d’où l’utilité d’investir dans ce segment pour accompagner l’évolution des attentes de cette clientèle et contribuer à enrichir l’offre hôtelière de Casablanca.