Rapport. Alerte sur le risque de propagation du radicalisme sous l’effet de la Covid-19
Les attentats de multiplient au Mali et dans d'autres pays du Sahel, non loin de l'Algérie

Dans la quatrième édition de son rapport annuel sur la Géopolitique de l’Afrique 2020, Policy Center for the New South met en lumière les fragilités induites par la crise du Covid-19, et qui pourraient être exploitées par les radicalisateurs extrémistes.

Région peu intégrée, le Maghreb connait une ascension du phénomène de l’extrémisme religieux, constate Policy Center for the New South dans son rapport annuel sur la Géopolitique de l’Afrique 2020, le quatrième du genre. Le think tank explique que la crise sanitaire a accentuée le clivage au sein des sociétés maghrébines, ce qui n’a pas manqué d’apporter de l’eau au moulin à certains idéologues extrémistes cherchant à mettre en péril la sécurité de la région.

Rapport annuel sur la Géopolitique de l'Afrique 2020


La pandémie du Coronavirus intervient dans un contexte économique maghrébin initialement perturbé, et constitue un choc d’ampleur aux répercussions négatives sur les économies maghrébines. Le Fonds monétaire international a récemment publié des indicateurs montrant que le PIB en Algérie a régressé de 5,2%, celui de la Tunisie de 4,3%. Au Maroc, le recul a été de 3,7% et en Mauritanie de 2%.

Les pays maghrébins ont aussi connu une aggravation de leur déficit budgétaire et une croissance de l’endettement, parallèlement à la décroissance des importations de la zone euro, principal débouché des produits énergétiques, industriels et agricoles du Maghreb. S’y ajoute la baisse des investissements directs étrangers et la réduction des transferts en devises des maghrébins résidant à l’étranger.



En se basant sur ces indicateurs et sur bien d’autres, les auteurs du rapport montrent que la Covid-19 a augmenté les inégalités sociales, rendant étroites les marges de manœuvre des gouvernements, qui n’ont pas tardé à mettre en place des plans d’austérité tout en prospectant de nouvelles niches pour relancer l’économie en l’absence de moyens financiers suffisants.

Ces états d’esprit ont ainsi contribué au conditionnement des individus à faible revenu en les prédisposant à basculer dans le radicalisme, voire dans le djihadisme révolutionnaire, peut-on lire dans le rapport.

Par ailleurs, la situation explosive au Sahel lève le voile sur la montée en puissance de la violence dans la région. Le rapport prévient du risque de propagation du terrorisme violent au Maghreb. Surtout que la situation économique et sanitaire actuelle se présente comme une aubaine pour les réseaux salafistes, qui pourraient trouver plus de facilité à répandre leurs idéologies en vue d’augmenter leur influence.