Harcèlement sexuel: Etonnantes réactions contre la toute première plaignante

La loi contre le harcèlement des femmes au Maroc est entrée en vigueur le 12 septembre. La première plainte déposée après cette date donne lieu à des réactions pour le moins inattendues sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas la plainte en elle-même qui semble intéresser les commentateurs, mais plutôt la femme qui l'a déposée et plus précisément son physique.

La plaignante est Oumaima Requas, voici les faits tels qu'elle les a racontés : 

Vendredi 6 septembre à Casablanca, Oumaima Requas s’apprêtait à rejoindre son mari au café Al Hilal, situé avenue des FAR. En bas du lieu de son travail, elle a été abordée par un groupe de sept hommes qui étaient assis derrière son mari. Ces inconnus, précise-t-elle, lui ont lancé des propos et fait des gestes à connotation sexuelle.

Oumaima Requas a donc porté plainte contre ses harceleurs, mais au lieu de bénéficier du soutien, elle reçoit en retour des insultes et des critiques de certains internautes. Ses détracteurs se focalisent sur son physique, estimant qu'elle ne mérite pas d'être draguée. D'autres ironisent en écrivant que les individus qui l’ont harcelé méritent la prison, non pas pour leur acte répréhensible, mais plutôt pour avoir harcelé une fille « pas jolie ».

Ainsi donc, après l'entrée de la loi contre les violences faites aux femmes dont le harcèlement sexuel est l'un des actes les plus courants au Maroc, la première plaignante subit déjà une double peine.