Johannesburg. Meurtres, pillages et violence extrême (vidéo)
De nombreux magasins ont été pillés

Les violences se poursuivent en Afrique du Sud où ils ont fait plus de 70 morts et donné lieu à d’incroyables scènes de pillage et d’échange de tirs entre pilleurs et policiers.  

Plusieurs régions pourraient "bientôt manquer de produits de première nécessité", nourriture, carburant et médicaments à cause des difficultés d'approvisionnement, a annoncé le bureau du président Cyril Ramaphosa dans un communiqué.

Ce genre d’alerte intensifie la peur de manquer d'essence et de nourriture chez les Sud-Africains au sixième jour des violences qui ont déjà fait 72 morts, selon les chiffres officiels, sur fond de chômage endémique et de nouvelles restrictions anti-Covid.


Ces derniers jours, le centre commercial de Vosloorus, à une trentaine de km au sud de Johannesburg, a été dévasté et en partie incendié. Plusieurs corps y ont été retrouvés. Selon l'organisme de régulation des biens de consommation, plus de 800 magasins ont été pillés.

Depuis plusieurs jours, le Kwazulu-Natal et la capitale économique du pays Johannesburg sont pris dans un tourbillon de violences, dans un pays épuisé par une économie plombée par un taux de chômage record (32,6%) et une troisième vague de pandémie.

Près de 1300 personnes ont été arrêtées, mais la police est dépassée.

Le gouvernement a indiqué que 208 incidents impliquant des pillages et du vandalisme ont été recensés mercredi, alors que 5.000 soldats, un nombre qui a doublé mercredi, ont été déployés en renfort.


La ministre de la Défense Nosiviwe Mapisa-Nqakula a indiqué plus tard devant le Parlement qu'elle avait "soumis une requête pour le déploiement d'environ 25.000" soldats. Elle n'a pas précisé quand ces renforts pourraient être opérationnels.

Les premiers incidents ont éclaté au lendemain de l'incarcération la semaine dernière de l'ex-président Jacob Zuma, condamné à 15 mois de prison ferme pour outrage à la justice. Une étincelle nourrie ensuite par les frustrations économiques, la pauvreté.

L'Union africaine (UA) a condamné "avec la plus grande fermeté la flambée de violence qui a entraîné la mort de civils et des scènes effroyables de pillage", appelant "à un rétablissement urgent de l'ordre".

Dans certains quartiers, les riverains se sont organisés pour assurer eux-même la sécurité de leurs magasins. Ils ont formé des chaînes humaines pour protéger les centres commerciaux, donnant lieu, ici et là, à des dérapages violents, a constaté l'AFP. Les autorités ont mis en garde contre toute velléité de se "faire justice soi-même".