Chambres professionnelles. Le RNI et le PAM décollent, le PJD se crashe
Le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit annonçant les résultats provisoires des élections des chambres professionnelles

Après l'échec cuisant de son syndicat aux élections professionnelles, le PJD a été sévèrement sanctionné par les électeurs des chambres professionnelles. Deux chutes qui laissent prévoir une autre lors des élections générales du 8 septembre. Les ministres du PNI ont bien bossé depuis l'apparition de la pandémie, industrie, finances, agriculture, tourisme au moment où ceux du PJD ont surtout brillé par quelques scandales retentissants.

Le Rassemblement national des indépendants (RNI) a remporté 638 sièges (28,61%) lors des élections des Chambres professionnelles, se plaçant ainsi en tête de ce scrutin, qui s’est déroulé vendredi sur l’ensemble du territoire national, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit.

Le Parti Authenticité et Modernité (PAM) est arrivé en 2ème position avec 363 sièges (16,28 %), suivi par le Parti de l'Istiqlal avec 360 sièges (16,14 %). Viennent ensuite le Mouvement populaire avec 160 sièges (7,17 %), l'Union socialiste des forces populaires (USFP) avec 146 sièges (6,55 %), l'Union constitutionnelle avec 90 sièges (4,04 %), le Parti du progrès et du socialisme (PPS) avec 82 sièges (3,68 %). Le Parti Justice et Développement (PJD) s'est placé en queue du peloton avec 49 sièges seulement; soit 2,20 %. Les 23 autres partis ont obtenu, tous réunis, 71 sièges (3,18 %), alors que les candidats sans appartenance politique ont remporté 271 sièges (12,15 %).

Selon le ministre de l’Intérieur, « les élections des membres des Chambres professionnelles, tenues vendredi dernier, se sont déroulées dans des conditions normales, conformément aux dispositions, garanties et règles juridiques régissant les opérations électorales, en présence des représentants de l'ensemble des listes ».

Ainsi a-t-il expliqué, « aucun incident susceptible d'influer sur le cours de l'opération de vote, de dépouillement des bulletins, de recensement des voix ou d'annonce des résultats n'a été enregistré, hormis quelques incidents isolés et limités qui ont été traités immédiatement conformément aux procédures juridiques et judiciaires en vigueur".

La campagne électorale s'est déroulée, généralement, dans de bonnes conditions et rien n'a impacté son cours normal, a noté A. Laftit, précisant qu’au total, 12.495 candidatures ont été déposées pour pourvoir 2.230 sièges lors de l'élection des membres des chambres professionnelles, soit une moyenne nationale de près de six candidatures pour chaque siège, en hausse de 7,27 % par rapport au scrutin de 2015.

Ces candidatures sont réparties entre les chambres d'agriculture avec 2.508 candidatures pour pourvoir 673 sièges, soit une moyenne de près de 4 candidatures pour chaque siège, les chambres de commerce, d'industrie et de services avec 5.408 candidatures pour 872 sièges, soit une moyenne de plus de 6 candidatures, les chambres d'artisanat avec 4.277 candidatures pour 558 sièges, soit une moyenne de près de 8 candidatures, et les chambres des pêches maritimes avec 302 candidatures pour 127 sièges, soit une moyenne de près de 3 candidatures pour chaque siège.

Concernant les candidatures déposées par des femmes, Abdelouafi Laftit a souligné que les dispositions législatives adoptées en vue de ce scrutin, en appui à l'accès de la femme marocaine aux différentes Chambres professionnelles, ont permis un saut qualitatif en termes du nombre des femmes candidates qui représente 4,5 fois celui enregistré en 2015. Elles étaient donc au nombre de 3.055, soit le taux "encourageant" de 24,45 %, qui avoisine le quart des candidatures déposées, contre 653 femmes seulement en 2015 (5,6 %).

Les candidatures déposées au titre des Chambres de commerce, d'industrie et des services et des Chambres d'artisanat ont connu une hausse notable en comparaison avec les autres Chambres, a poursuivi le ministre, faisant savoir que le plus grand nombre de candidatures féminines a été enregistré parmi les professionnelles des secteurs du commerce, de l’industrie et des services, soit 1.555 candidates (28,75 %), contre 1.268 chez les professionnelles de l’artisanat, soit environ 30 % des candidatures déposées dans ce secteur.

S'agissant de l'âge des candidats, le ministre a indiqué que 70% ont moins de 55 ans, dont 36,26 % ne dépassent pas les 45 ans, ajoutant que pour ce qui est de la formation académique, 60 % des candidats et candidates ont un niveau d'enseignement supérieur ou, du moins, secondaire.

Avec MAP