Les partis peuvent dire que l'achat des voix n'est pas dans leur culture. Ils s'en défendent tous dans les discours, mais sur le terrain c'est de qui se passe. Les voix s'achètent contre des poulets ou des sacs de farine. Ces candidats et leurs partis doivent être jugés.
Les citoyens prennent en main l’observation de la campagne électorale. Armés des leurs smartphones, ils suivent en direct tout ce qui se passe dans les « quartiers généraux » des candidats. Parce que le quartier général peut être un magasin, un poulailler, un abattoir, un café, enfin tout dépend du métier du candidat.
Dans une vidéo, des « militants » du parti de l’Istiqlal ont été filmés en pleine campagne, essayant de convaincre les électrices et les électeurs de voter pour eux. Seul argument, deux poulets par tête de pipe. Donc, une voix vaut deux poulets. C’est moins que 200 DH, mais un poulet cela fait plus d’effet. Combien de poulets ont été distribués? Certainement beaucoup et le candidat qui semble être un professionnel du secteur avicole ne peut pas s’arrêter à de telles considération. Pour lui c’est un investissement.
D’autres citoyens ont surpris des « militants » du PJD en train de distribuer de la farine. Ils les ont filmés et ont reçu en retour quelques torgnoles bien placées. Mais c’est pour la bonne cause. Le PJD ne pourra plus dire qu’il choisit ses candidats parmi les plus honnêtes et les plus intègres. Et on le lui a fait savoir à Chefchaouen lorsque des jeunes ont arrêté un convoi de beaux 4X4 à l’effigie du parti de la lampe. PJD dégage, criaient-ils.