Algérie. Soutien aux révolutionnaires, trafic de drogue et terrorisme
Aachemi Ahmed. Algerian connexion

La chanson, tout le monde la connaît maintenant, si l’Algérie soutient les mercenaires du Polisario c’est parce qu’elle a un principe immuable: soutenir les peuples dans leur lutte pour l’indépendance. Tous les peuples sauf les peuples kabyles et touaregs. Ce n’est pas pareil.

Hachemi Ahmed, l’ambassadeur d'Algérie en Colombie, a rappelé lors d’une visio-conférence, organisée par une association latino-américaine, « le soutien constant de l'Algérie aux mouvements anticoloniaux et aux révolutionnaires du monde entier, en raison de son prestige de pays ayant acquis son indépendance par les armes, et de son statut de leader des aspirations des peuples des pays du tiers monde ».

Les peuples kabyle et touareg n’attendent pas plus du prestigieux pays. Ils sont eux aussi à la recherche de leur indépendance et considèrent l’Algérie comme un pays colonial occupant les leurs.

La visio-conférence était organisée pour commémorer le 30ème anniversaire de la visite de Nelson Mandela au Venezuela. Entre "révolutionnaires" donc.

En avril 2021, le même ambassadeur déclarait, toujours lors d’une visio-conférence que « l’Algérie et la Colombie sont eux aussi des pays leaders dans leurs régions et continents respectifs ». On comprend pour la Colombie, mais pour l’Algérie, il y a peut-être un petit problème. Au Maghreb, l’Algérie est à la traîne dans le domaine économique.

La crise est telle que le pays a restreint la liste des produits à importer, par manque de réserves de devises. A l’intérieur, les fonctionnaires ne peuvent retirer que le tiers de leurs salaires, par manque de liquidités... Ce qui est plus intéressant c’est quand l'ambassadeur dit que les deux pays « sont appelés à intensifier leurs efforts et à collaborer plus étroitement dans le domaine des échanges économiques et matière de lutte commune contre certains fléaux, comme le trafic de drogue et le terrorisme ».

Pour la drogue, la lutte est tellement engagée que le dossier des 7 quintaux de cocaïne est toujours verrouillé depuis mai 2018 et personne ne peut y toucher. D’autant plus suspect que les quantités saisies restent introuvables. Les personnes impliquées sont de grands responsables. Une autre affaire portant 490 kg de cocaïne flottant au large de la côte avait aussi défrayé la chronique (jeune Afrique 01/07/2021). D'autres quantités plus modestes ont été saisies ce qui pousse certains à se demander si l'Algérie n'est pas devenue une plaque tournante de ce trafic. De hauts gradés de l’armée et des magistrats ont été cités dans ces affaires avec les principaux accusés. Les opposants aux généraux algériens rappellent régulièrement ces affaires dans leurs vidéos YouTube, accusant les gros bonnets du régime de se faire dans la poudre blanche.

Quant au terrorisme, là aussi la lutte est acharnée. Khaled Nezzar qui était ministre de la défense racontait dans des entretiens télé comment le pouvoir algérien poussait les mercenaires du Polisario à commettre des actes violents contre le Maroc. La dernière opération, celle qui a emporté la vie de deux paisibles camionneurs marocains au Mali n’a pas encore dévoilé tous ses secrets et on parle de l’implication du Polisario en coordination avec des parties algériennes. Dans certains commentaires on rappelle que les deux hommes forts de la décennie noire, Nezzar et Mohmed Mediene (Toufiq) sont toujours aux commandes et que ce sont eux qui décident de tout en Algérie.