France-Algérie. Macron demande pardon aux Harkis
Les Harkis. Macron va faire des mécontents

Les Harkis sont les combattants algériens ( 200.000 hommes ) recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant le conflit opposant des nationalistes algériens à la France de 1954 à 1962. Ils ont toujours considéré que la France les avait oubliés. Macron veut préparer cette négligence.

Le président français Emmanuel Macron préside lundi une réception consacrée aux Harkis, pour "franchir un nouveau pas" vers la reconnaissance de la responsabilité de l'État dans les souffrances de ces anciens combattants aux côtés de l'armée française durant la Guerre d'Algérie (1954-1962).

Cette réception se tient cinq jours avant la journée nationale d'hommage aux Harkis, qui est célébrée tous les 25 septembre depuis 2003, notamment dans le sud de la France où ils sont très présents.

Le temps fort lundi matin sera le discours d'Emmanuel Macron dans lequel il va "ouvrir le chantier de la réparation", en allant plus loin que son prédécesseur François Hollande qui, en 2016, avait reconnu "les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des Harkis".

"Le président considère que le travail accompli depuis soixante ans est important mais qu'il faut franchir un nouveau pas dans la reconnaissance au manquement qui a été fait aux Harkis mais aussi au manquement de la République française à ses propres valeurs", explique l'Elysée.

"L'histoire des Harkis, c'est une histoire de Français et c'est l'histoire des Français; c'est dans cet état d'esprit qu'il faut aborder ce nouveau chapitre", selon la présidence.

A l'issue de cette guerre, une partie d'entre eux, abandonnés par Paris, ont été victimes de représailles en Algérie.

Plusieurs dizaines de milliers d'autres, souvent accompagnés de femmes et d'enfants, ont été transférés en France, où ils ont été placés dans des "camps de transit et de reclassement" aux conditions de vie indignes et durablement traumatisantes.

Aujourd’hui, les associations, qui disent représenter une communauté d'environ 400.000 personnes (Harkis et descendants), réclament également une revalorisation des indemnisations existantes.

En Algérie, les Harkis n’ont pas bonne presse et le mot est même devenu une insulte. Le geste du président français, va certainement faire plaisir aux Harkis, mais il a va aussi lui attirer la foudre des Algériens qui n'ont pas oublié leur million de martyrs.

Avec AFP