Espionnage Russie-France. Un ex patron de la DGSE française lâche une bombe (vidéo)
Dans cette interview à France 5, l’ancien directeur de la DGSE Bernard Bajolet confirme qu’une "taupe" a officié en 2017 au cabinet de Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense

Après avoir confirmé dans un reportage télé l'existence d'une "taupe" au service des Russes au sein du cabinet du ministre français de la Défense en 2017, l'ancien directeur du service de renseignement extérieur (DGSE) Bernard Bajolet tente ce lundi de se rétracter. Sauf que le "mal" est fait.

Interrogé pour la chaîne France 5 par la journaliste Caroline Roux sur le cas d'une "taupe" qui avait intégré le cabinet même du ministre français Jean-Yves Le Drian", aujourd'hui ministre des Affaires étrangères, Bernard Bajolet répond dans ce documentaire consacré au président russe Vladimir Poutine: "Dans les années précédentes on disait +tout ça c'est terminé, après la Guerre Froide, on n'a plus à perdre son temps contre des espions qui n'existent plus (...) la priorité ce sont les affaires de terrorisme, mais pour autant, on voit bien que les activités d'espionnage n'avaient pas du tout cessé", poursuit-il.
Dans une lettre envoyée à l'AFP lundi, Bernard Bajolet assure n'avoir "jamais voulu réagir à un cas individuel ni mentionner un cabinet en particulier, mais voulu souligner l'intensité des activités d'espionnage menées à l'encontre de notre pays par des puissances étrangères, dont la Russie, et l'importance de la fonction de contre-espionnage confiée aux services de renseignement". "A aucun moment le cabinet Le Drian n'a été mis en difficulté", a de son côté réagi lundi matin le cabinet du ministre, où l'on se dit "très surpris des déclarations d'un ancien DGSE qui sait que cette typologie d'affaires est classifiée".

"Sur le fond, le contre-espionnage français (une compétence que n'a pas la DGSE) travaille remarquablement et sait déjouer les tentatives des puissances étrangères qui souhaiteraient approcher les lieux de pouvoir", commente encore le cabinet de Jean-Yves Le Drian.

Cette affaire avait été évoquée à l'époque par la presse. D'après le média français en ligne Mediapart, un espion du GRU, le service de renseignement militaire russe, avait recruté une "taupe" au sein du cabinet de Jean-Yves Le Drian lorsqu'il était ministre de la Défense sous la présidence de François Hollande.

Selon Mediapart, "des notes de la DGSE relatent en particulier des rendez-vous entre l'officier supérieur français et son officier traitant russe. Des comptes-rendus de réunions ministérielles auraient été transmis". "A priori, il s'agissait pour le gradé d'expliquer la nouvelle politique de la France vis-à-vis de l'est de l'Europe" à "un interlocuteur qui s'était présenté à lui comme un diplomate", soulignait le média en ligne.