Le coût d’une réussite

Le débat autour du pass sanitaire est normal. Comme partout ailleurs, les autorités ont fait ce choix pour accélérer la vaccination et atteindre la fameuse immunité collective. Pour certains juristes, c’est une obligation vaccinale et donc une atteinte au libre choix individuel. C’est un débat qu’il faut accepter et assumer.



Cependant, il ne faut pas oublier que si nous en sommes là c’est parce que nous avons totalement vacciné plus de 22 millions de citoyens. Notre taux nous place en tête des pays de la région.

Ce succès, nous le devons à l’implication Royale. Le Souverain a voulu la vaccination générale et gratuite. Ensuite, alors que les Chinois ne montraient pas d’énormes dispositions pour livrer le Maroc, c’est encore le Souverain qui intervient auprès du Président de la République de Chine. Le Roi a suivi tout le processus.

Les ministres, qui ont été les exécutants de cette stratégie, ont fait leur part. La logistique a été maitrisée de manière quasi-parfaite. Il n’y a pas eu de cafouillage, ni de bug, et ceci nous permet aujourd’hui d’offrir à nos citoyens une dose de rappel, ce que peu de pays ont fait. Cela ne signifie pas que la réforme du système de santé n’est plus à l’ordre du jour. Au contraire, c’est l’une des tâches prioritaires du gouvernement.

Cette réussite de la vaccination ne doit pas être sous-estimée. C’est elle qui a permis de baisser le taux de mortalité lors de la dernière vague, la poussée des contaminations n’ayant pas submergé les structures de soins.

Aujourd’hui, le gouvernement a fait le choix du pass-vaccinal. Il a deux objectifs : ouvrir le plus d’activités dans des conditions sécurisées et inciter, fortement, les retardataires à se faire vacciner.

L’expérience à l’étranger, en France et en Italie par exemple, montre que cela fonctionne, malgré la réticence des anti-pass. Et c’est le seul moyen d’arriver à un taux de couverture vaccinale pertinent. Il vaut mieux le faire dans une période d’accalmie plutôt que lors d’une nouvelle vague. L’approche doit être beaucoup plus pédagogique pour enlever les appréhensions. Le débat actuel n’est pas malsain. Cependant, la pédagogie peut éviter la cristallisation des positions. Ne gâchons pas une réussite phénoménale.