Soudan. Quand l’Algérie exporte la démocratie
La démocratie? Oui on connaît...de loin

Soyons sérieux deux secondes! Quand on a des problèmes avec la démocratie, on doit au moins avoir le tact de ne pas donner des conseils aux autres. Cette règle, pourtant très simple, n’est pas connue à Alger. La puissance « frappante » fait la leçon au Soudan.

Ce pays « exprime sa profonde préoccupation face aux derniers développements survenus en république du Soudan, et souligne la nécessité de faire preuve de responsabilité et de retenue et s'abstenir de toute action susceptible de gâcher les acquis obtenus par le processus de transition dans ce pays frère ou porteraient atteinte à la sécurité des citoyens ».

A première vue c’est bien qu’un pays se préoccupe de la situation politique d’un pays frère. C’est même émouvant. Sauf que, il y a comme un petit problème. Le pays préoccupé c’est l’Algérie, république "démocratique et populaire » comme chacun sait. Et c’est évident, qui plus qu’un pays aussi démocratique et aussi populaire pourrait donner son avis sur les événements du Soudan et conseiller la « responsabilité », la « retenue », et la sauvegarde des « acquis de la transition ».

Pourquoi bon sang le Soudan ne pourrait-il pas prendre exemple sur l’Algérie? C’est pourtant simple. Il suffit juste d’installer un président très mal élu, trafiquer un parlement et surtout emprisonner les opposants après les avoir déclarés terroristes ou complices de terroristes, crier au complot sioniste-marocain et engraisser des mercenaires.

Mais on a compris que toutes ces déclarations n’ont qu’un but, montrer aux Algériens que leur pays est une puissance régionale qui a son mot à dire sur tout. Surtout lorsque sa diplomatie encourage les « parties civiles et militaires à faire prévaloir le dialogue ». Evidemment, car en matière de dialogue, l’Algérie est un grand champion. La preuve? Les milliers d’opposants qui vivent en réfugiés politiques ailleurs.

Mais le pouvoir algérien ne veut que la « réalisation des aspirations légitimes du peuple soudanais ». Bon là, ça va très loin. Soit le peuple algérien n’a pas d’aspirations, soit ses aspirations ne sont pas légitimes. Oui mais, en fin, où se fabrique cette légitimité? Il n’y a qu’à écouter les Algériens en exil, dans la caserne. Mettez vos casques lourd!