COP26. Appel urgent en faveur de l’eau et du climat
De nouveaux constats alarmants à la COP26 et rien de plus

Les dirigeants de dix organisations internationales ont lancé à Genève un appel urgent aux gouvernements pour qu’ils donnent la priorité à une action intégrée en matière d’eau et de climat, compte tenu de l’impact généralisé sur le développement durable.

« Cette lettre appelle à une action urgente et accélérée pour faire face aux conséquences du changement climatique sur l’eau », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Clare Nullis, porte-parole de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

La lettre exhorte les gouvernements à s’attaquer plus efficacement à la dimension « eau » de l’adaptation au changement climatique, comme le prévoit un cadre convenu par l’ONU pour accélérer les progrès vers la réalisation des Objectifs du développement durable n° 6 (Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau).

Le document a été signé par les chefs de l’OMM, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du Fonds international de développement agricole (FIDA), du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), de l’Université des Nations unies (UNU), de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) et du Partenariat mondial pour l’eau (GWP).
En interpellant ainsi les Etats membres, les chefs des agences onusiennes entendent rappeler l’urgence du changement climatique, qui affecte considérablement le cycle de l’eau.

« Le changement climatique rend les sécheresses et les inondations plus extrêmes et plus fréquentes et diminue le stockage naturel de l’eau dans la glace et la neige », ont-ils fait valoir.

De plus, l’augmentation de la température et la variabilité des régimes d’écoulement des masses d’eau affectent aussi fortement la qualité de l’eau dans les eaux de surface et souterraines. Selon un récent rapport de l’UNICEF sur l’impact du changement climatique sur les enfants, plus d’un tiers des enfants dans le monde (920 millions) sont actuellement gravement exposés au manque d’eau.


En outre, un Rapport mondial de l’ONU en 2020 sur la mise en valeur des ressources souligne que l’eau est le « connecteur climatique », permettant une plus grande collaboration et coordination dans l’élaboration des politiques à travers la majorité des objectifs en matière de changement climatique (Accord de Paris), de développement durable (Agenda 2030), et de réduction des risques de catastrophe (Cadre de Sendai).


Dans ces conditions, la lettre des chefs d’agences onusiennes énumère des priorités urgentes à la communauté internationale. Il s’agit notamment de l’intégration des agendas de l’eau et du climat au niveau national ainsi qu’au niveau régional, par la coopération transfrontalière.

Pour l’ONU, il faut aussi promouvoir et financer des systèmes mondiaux de surveillance de l’eau afin de fournir des connaissances opportunes sur les niveaux actuels et futurs de disponibilité et de qualité de l’eau aux niveaux mondial, régional et local.

Sur un autre plan, le document plaide pour un accès universel des systèmes d’alertes rapides sur les catastrophes liées à l’eau afin de sauver des vies et de protéger les moyens de subsistance. Il s’agit surtout de promouvoir une approche proactive de la gestion des inondations et des sécheresses reposant sur trois piliers : surveillance, prévision et alerte rapide ; évaluation de la vulnérabilité et de l’impact ; et préparation, atténuation et réponse.