Le premier test diagnostic du cancer du sein 100% marocain
Un diagnostic précoce et rapide du cancer du sein augmente considérablement les chances de survie

Après le test Covid-19 et celui de l’hépatite C 100% marocain, c’est au tour du cancer du sein d’avoir enfin son test de diagnostic moléculaire. Une importante avancée dans la lutte contre le premier cancer touchant les Marocaines.



« Lorsque j’ai remarqué les traces de sang en partant au travail, le cancer était la dernière chose à me venir à l’esprit. Je suis jeune, sportive et bien portante, pourtant, après un long parcours entre les laboratoires d’analyses et les salles de radiologie, on m’a diagnostiqué un cancer du sein. Mon monde s’est effondré après cette nouvelle... mais j’ai pu continuer et survivre grâce au courage et à l’espoir vu que le diagnostic était assez précoce » s'est s’exprimée une jeune femme au regard plein de défi et de volonté, lors du lancement du « HER2-Cancer du sein », le premier test de diagnostic moléculaire du cancer du sein 100% marocain. Un témoignage comme il y en a par milliers au Maroc mais aussi dans les quatre coins du monde. Redoutable pathologie, le cancer du sein a touché plus de 2,2 millions de femmes en 2020, ce qui en fait le cancer le plus courant dans le monde.

Une femme sur huit

« Près d’une femme sur 12 développe un cancer du sein dans sa vie. Il est la première cause de mortalité par cancer chez les femmes. Environ 685.000 femmes en sont décédées en 2020 », explique un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé. « Au Maroc, une femme sur huit risque de développer un cancer du sein, une maladie extrêmement virulente. Certes il y a aujourd’hui des traitements de plus en plus efficaces impliquant la chirurgie, la radiothérapie ou encore la thérapie médicamenteuse, mais les chiffres montrent que plus cette pathologie est détectée précocement plus les chances de survie augmentent », explique Nawal Chraibi, Directrice Générale de la Fondation MAScIR lors de ce nouveau lancement. « Et c’est précisément dans cette logique que s’inscrivent les kits innovants de MAScIR», ajoute-t-elle.

Rappelons que la Fondation MAScIR a saisi le mois d'octobre rose, le mois international de la mobilisation contre le cancer du sein, pour lancer ce nouveau kit prometteur. A l’instar du test Covid-19 et celui de l’hépatite C déjà lancé par MAScIR, ce nouveau test est un produit 100% Marocain. Il se base sur la technologie PCR en temps réel. « C’est un kit qui va permettre, au-delà du diagnostic, d’orienter la thérapie et de prendre la patiente en charge de manière efficace », précise Nawal Chraibi.

Gagner du temps

Une innovation d’une grande importance en termes de diagnostic précoce mais également de traitement adéquat, comme le précisent les spécialistes. « Respectant les standards internationaux de qualité et d'efficacité, le test sera disponible à des prix raisonnables en rendant plus accessible le diagnostic de ce type de cancer » note de son côté Abdeladim Moumen, Directeur du Centre Kits de Diagnostic et Dispositifs Médicaux de la Fondation MAScIR et Directeur de la start-up Moldiag. Selon lui, malgré l'existence d'un traitement efficace au prix optimisé, le temps et le coût du diagnostic continuent d'être des freins pour une prise en charge thérapeutique précoce et adéquate de la maladie.

« Ce test permet en effet le diagnostic et la quantification de l'ARNm qui code pour la protéine HER2 en utilisant la technique RT-qPCR. Ce procédé permet d'identifier le type de cancer détecté (statut HER2), étape indispensable à la prise d'une décision thérapeutique adaptée », explique Abdeladim Moumen. Moldiag a déjà obtenu l'enregistrement et l'autorisation de production de son nouveau test, délivrés par le Ministère de la Santé, après avoir prouvé sa précision, sa sensibilité, sa spécificité et la rapidité de ses résultats.

Selon les données de l’OMS, la plupart des cas de cancer du sein et des décès sont recensés dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Ainsi les disparités entre pays pauvres et pays riches restent considérables. Le taux de survie à cinq ans s’élève à plus de 90 % dans les pays à revenu élevé, mais n’atteint que 66 % en Inde et 40 % en Afrique du Sud. C’est en Afrique et en Polynésie que l’on observe le taux le plus élevé de mortalité par cancer du sein. En Afrique subsaharienne, la moitié des femmes qui décèdent du cancer du sein ont moins de 50 ans.