Quelques jours seulement après son lancement par le Conseil de l’Europe, une campagne de promotion de la diversité a vite viré à la polémique. Cofinancée par l’Union Européenne, cette publicité a été lancée dans le cadre de son programme pour l’inclusion et la lutte contre les discriminations. « Beauty is in diversity as freedom is in hijab », « La beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le voile », c’est le message que l’on pouvait lire sur les affiches illustrées par des portraits de femmes souriantes à moitié voilées. Des mots et des images qui selon les communicants européens, visent la promotion de la liberté dans son sens le plus large sans exclusion. Sauf que tout le monde n’était pas du même avis... L’extrême droite française en particulier. S’attaquant à cette campagne, à coups de tweets et de déclarations, ses détracteurs ont fini par avoir gain de cause et obtenir son annulation.

Tollé

« L’Islam est l’ennemi de la liberté. Cette campagne est l’ennemie de la vérité » tweete Éric Zemmour, candidat potentiel à la présidentielle. Poussant le bouchon plus loin, il dénonce un « djihad publicitaire ». De son côté Marine Le Pen monte au créneau en qualifiant « cette communication européenne en faveur du voile islamiste » de scandaleuse et indécente. « Ceci alors que des millions de femmes se battent avec courage contre cet asservissement » juge la candidate du Rassemblement National. Même réaction indignée de la part de Valérie Pécresse, la Présidente de la région Île-de-France qui a exprimé sa « stupeur » face à cette pub. « Le voile n’est pas un symbole de liberté, mais de soumission » commente-t-elle. De fortes réactions en série de part et d’autre qui ont fini par dissuader le Conseil de l’Europe. Reculant devant cette vague de protestations, ce dernier a finalement décidé d’annuler la campagne polémique.

« Nous allons réfléchir à une meilleure présentation de ce projet » confirme le Conseil de l’Europe dans un communiqué rendu public mardi dernier. Il explique d’ailleurs que ces messages faisaient partie d’un projet conjoint du Conseil et de l’Union Européenne contre la discrimination. « Son objectif était de sensibiliser à la nécessité de respecter la diversité et l’inclusion et de combattre tout type de discours de haine » justifie l’organisation. Objectif apparemment raté vu l’effet engendré par la campagne.