Primé au festival de Cannes et présélectionné pour les Oscars 2022, le long-métrage dont l’action se déroule dans le quartier pauvre de Sidi Moumen, à Casablanca est un film de renaissance, confie le réalisateur. « Ils vont entendre un grand BOUM, et on va renaître » chantent-ils à la fin, comme un hymne à la vie nouvelle, celle qu’on n’attendait plus et qui soudain surgit au détour d’une rencontre. Une jeunesse qu’on croyait domptée, trop longtemps négligée, sort crier au monde sa volonté de changement. Le rap est son arme ».



« Sans Art, toutes les dérives sont possibles »

Pour Nabil Ayouch, la musique et l’Art en général ont le pouvoir de révolutionner l’ordre établi et sauver notre jeunesse de l’extrémisme religieux.

« La musique et les Arts en général, ont un pouvoir de détourner notre jeunesse de tout ce qui est négatif, nous dit-il, tout ce qui est de l’ordre de la tentation suicidaire, l’immigration clandestine, le terrorisme, toute forme d’extrémisme.

Les Arts ont cette puissance, car ils font appel à ce qui a de plus intime en nous, nous permettent de nous rappeler qui nous sommes, d’où nous venons, et d’être capable de le laisser sortir comme un cri, comme une rage comme ce qu’on voit dans le film. Et de transformer cette rage et cette colère comme quelque chose de positif. Et si les jeunes ne grandissent pas dans un milieu artistique, toutes les dérives sont possibles ».

Présenté en sélection officielle à Cannes et présélectionné pour les Oscars 2022, le long-métrage dont l’action se déroule dans le quartier pauvre de Sidi Moumen, à Casablanca, plonge le téléspectateur dans l'univers d'une jeunesse portée par le hip-hop, à travers l’histoire d’Anas, ancien rappeur engagé dans un centre culturel du quartier. Encouragés par leur nouveau professeur, les jeunes vont tenter de se libérer du poids de certaines traditions pour vivre leur passion et s’exprimer à travers la culture hip-hop.



« Haut et Fort » est une fiction qui s’inscrit dans la lignée du travail d’observation et d’introspection proche du terrain que Nabil Ayouch mène depuis des années sur chacun de ses films. Une approche qu’il affectionne particulièrement puisque ce dernier film a vu le jour avec la participation des jeunes du Centre culturel « Les Etoiles de Sidi Moumen », créé par la fondation Ali Zaoua en 2014.