Mohamed Essaadi: "Les défis qui attendent les exportateurs marocains sont énormes"
Mohamed Essaadi, Vice-Président de l’ASMEX

Les exportateurs viennent de dévoiler leur vision du développement pour les quatre prochaines années. Chantiers prioritaires, recommandations pour rétablir les équilibres de la balance commerciale... Explications du Vice-Président de l’ASMEX Mohamed Essaadi.



L'Observateur du Maroc et d'Afrique: L’ ASMEX a mis en place une nouvelle feuille de route à l’horizon 2025. Quel est l'état des lieux du secteur ? Quels sont les chantiers prioritaires pour la relance?

Mohamed Essaadi: Tout d’abord, je dois rappeler que la vision de l’ASMEX a été présentée au ministre de l’industrie et du commerce Ryad Mezzour, lors de la réunion qui s’est tenue le 16 novembre, à Casablanca, et qui a permis de passer en revue les pistes de développement de l’export, dans le cadre du partenariat de qualité, qui existe entre les deux institutions. Et, à ce titre, je voudrais dire que nous avons fait face à un ministre réactif, connaissant ses dossiers, avec un curseur orienté sur l’avenir. Concernant l’état des lieux, je voudrais rappeler qu’en sortie de pandémie, l’export représente un levier de croissance stratégique pour le pays, et les défis qui attendent les exportateurs marocains sont énormes. Ce gouvernement a été nommé à un moment où le pays passe à la vitesse supérieure, et ce dans un contexte marqué par un changement de paradigmes : La cartographie du monde est en train de se refaire, la concurrence internationale devient de plus en plus exacerbée et les entreprises sont plus que jamais à la recherche de compétitivité...A l’échelle internationale, le Maroc est reconnu comme ayant les atouts nécessaires pour devenir un des hubs, entre le Nord et le Sud. Au niveau de l’ASMEX, de nombreux chantiers structurants ont été lancés : une étude sur l’offre exportable a permis de dégager une capacité résiduelle industrielle pour augmenter, rapidement, le volume de nos exportations et la valeur ajoutée. De même que pour améliorer le panier de l’offre exportable, nous avons procédé, en partenariat avec le Gouvernement et les Chambres de commerce et de l’industrie, à la mise en place de douze délégations régionales dont les présidents ont été nommés et qui n’attendent que les budgets pour leur mise en marche. Egalement, nous sommes en train de finaliser une étude pour la création d’un observatoire de commerce extérieur qui sera chargé de la veille et de l’intelligence économique. Il viendra combler le vide laissé par la disparition du Conseil National du Commerce Extérieur. Enfin, une autre étude portant sur les conditions d’accompagnement des entreprises marocaines, en Afrique,dans le cadre de la ZLECAF, est en cours de finalisation. C’est dire tout le travail qui incombe à ce partenariat, entre le ministère et l’ASMEX.

Quels ont été les résultats de la rencontre avec le ministre du commerce et de l’industrie ?

A l’issue de la réunion avec le ministre, il a été convenu de mettre en place un fonds dédié au développement des exportations dont l’objectif est d’encourager la capacité de développement de celles-ci. Cela permettra d’atteindre les objectifs du Nouveau Modèle de Développement, tout en assurant la qualité et la pérennité de nos exportations. Ensuite, il a été convenu d’instaurer un comité public-privé de pilotage des exportations visant à assurer une meilleure cohérence des différents plans et à définir et délimiter les rôles des intervenants. L’architecture de ce comité de pilotage (COPEX) sera définie ultérieurement, mais d’ores et déjà, il a été convenu que sa présidence sera assurée par le Ministre, et ses réunions se tiendraient trimestriellement.

Qu’en est-il de l’activation de la convention de relance export ?

Aujourd’hui, nous estimons qu’il est nécessaire de conclure un contrat programme, avec le gouvernement, qui va nous permettre d’avoir une visibilité sur les 10 prochaines années. En attendant, il faudrait effectivement, au moins activer cette convention qui a été actée en juin 2021, mais qui n’est pas encore mise en œuvre. Elle a été signée entre le ministère du commerce et de l’industrie, celui de l’économie et des finances, l’AMDIE et l’ASMEX , son activation permettra de booster et soutenir le secteur exportateur.