Harcèlement sexuel au parlement, la coalition 190 réclame des poursuites judiciaires  

Le scandale de harcèlement sexuel au sein du parlement n’est pas prêt de se tasser. La « Coalition 190 pour un monde du travail sans violence ni harcèlement » entre en ligne et réclame des poursuites judicaires contre le responsable accusé.



L’affaire de harcèlement sexuel au parlement ne cesse de provoquer des remous. A quelques jours de l’éclatement du scandale, la « Coalition 190 pour un monde du travail sans violence ni harcèlement » monte au créneau et réclame l’engagement de poursuites judicaires contre le responsable accusé d’abus de pouvoir et de harcèlement sexuel contre ses subordonnées. Ne se contentant guère des sanctions administratives, la coalition lance un appel pour rendre justice aux victimes. « Trêve d’indulgence ! Il faut punir le coupable », insiste-t-on auprès de la coalition qui réunit des centrales syndicales, des ONG féministes et des associations de droits humains.

Tolérance zéro

Rappelons que le scandale a éclaté il y a quelques jours en dévoilant les dessous d’une nouvelle affaire de harcèlement cette fois-ci au cœur même du parlement. Le communiqué au ton revendicatif de la coalition rapporte les détails sordides d’un abus de pouvoir doublé de chantage sur fond de harcèlement sexuel de la part d’un responsable administratif. « Les victimes, fonctionnaires titulaires et stagiaires subissaient impuissamment les assauts de leur supérieur hiérarchique. Ce dernier, dans une attitude vindicative, a même bloqué la titularisation d’une fonctionnaire car n’ayant pas cédé et a refusé ses avances », décrit-on auprès de la Coalition. Réagissant favorablement à l’ouverture d’une enquête par la présidence du parlement et son secrétariat général, la coalition a exprimé d’ailleurs sa solidarité et son soutien aux victimes.

Revenant à la charge, les activistes de la coalition ont dénoncé le silence entourant ce type d’affaire et permettant aux coupables d’échapper au châtiment. « L’impunité des coupables de harcèlement sexuel dans le milieu de travail est une atteinte à la dignité et la sécurité des femmes et un recul légal après les acquisitions de la loi 103-13 venue protéger et soutenir les femmes victimes », soutient la même source. Pour le collectif 190, trêve d’indulgence envers les coupables. « Plus question de tolérance par rapport à ce type de crime. Laisser les harceleurs agir dans l’impunité c’est banaliser et encourager ces comportements dans le milieu du travail », s’insurge-t-on dans la coalition 190 tout en dénonçant toute tentative d’intimidation des victimes pour les réduire au silence.

Convention n°190

Rappelons que suite aux divulgations à propos de cette affaire, le responsable accusé a été provisoirement suspendu de ses fonctions en attendant de prendre une décision administrative. Ceci alors que plusieurs stagiaires et fonctionnaires ont déposé des plaintes de harcèlement sexuel et de violence contre lui auprès de la police.

Profitant de l’occasion, la « Coalition 190 pour un monde du travail sans violence ni harcèlement » a appelé encore une fois l’État marocain à ratifier la Convention n°190 adoptée par l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail et la recommandation 206 l’accompagnant. Créée le 4 janvier 2020, cette coalition est composée de syndicats professionnels, d’organisations des droits de l’Homme ainsi que d’associations féministes. « Le Maroc doit accélérer la ratification de cette convention parce que son contenu renforce l’arsenal juridique dans le domaine du travail et répond aux problématiques liées à la lutte contre la violence et le harcèlement. 9a permettra également de réduire le coût économique engendré par ces deux fléaux et leurs répercussions sociales », argumente-t-on auprès de la coalition.