Couper le chemin à Omicron par la vaccination
Omicron avec sa grande contagiosité représenterait une lourde menace pour les systèmes de santé du monde

Face à la menace imminente d'Omicron, les experts s’accordent sur la meilleure manière de l’affronter et de stopper sa propagation : Le respect de la distanciation sociale, les gestes barrières, l’hygiène et encore et toujours... la vaccination !



Observé pour la première fois fin novembre au Botswana et au nord-est de l’Afrique du Sud, le nouveau variant du SARS-CoV-2 inquiète par sa contagiosité accrue. Avec son nombre élevé de mutations par rapport à la souche initiale du virus, celle de Wuhan et le Delta, Omicron a déjà fait son apparition dans plus de 77 pays. Aujourd’hui, le Maroc compte un cas en attendant d'en découvrir d’autres. Les scientifiques prévoient d’ailleurs qu’avec sa grande transmissibilité, le nouveau variant risque fort de détrôner delta et de devenir dominant. « Avec sa forte contagiosité, c’est logique qu’Omicron finisse par faire son apparition dans notre pays. Ce premier cas n’est que le début et il faut s’attendre à ce que les chiffres s’emballent dans les jours qui viennent », prévoit, jeudi, Pr Azzeddine Ibrahimi, sur la chaîne M24.

Une situation qui devrait nous inciter à redoubler de vigilance afin de couper le chemin au nouveau variant insiste, le Directeur du Laboratoire de Biotechnologie de la Faculté de Médecine de Rabat. Même recommandation de la part de Abdelefattah Chakib, Professeur de médecine au CHU Ibn Rochd. « Le respect de la distanciation sociale, les gestes barrières, la bavette et l’hygiène stricte en se lavant régulièrement les mains, sont la meilleure manière de se protéger». Quant à la baisse de garde remarqué chez un grand nombre de citoyens, le professeur n’y va pas par quatre chemins. « On ne peut rien pour des gens suicidaires ! Si vous baissez votre garde, ôtez votre bavette, oubliez de vous laver les mains, vous vous aventurez dans des lieux bondés et ne respectez par les gestes barrières, c’est que vous cherchez la mort. C’est un suicide tout court » alerte-t-il.

Notons qu’après la découverte d’un premier cas d'Omicron au Maroc, les autorités sanitaires et les services concernés renforcent le contrôle au niveau du cercle proche de la jeune femme infectée à Casablanca, dans une tentative d’encercler le virus et de limiter sa transmission. Se focalisant actuellement sur l’identification des cas contacts, les tests seront élargis plus tard pour inclure les contacts indirects, comme cela est affirmé auprès de la plateforme génomique fonctionnelle du CNRST.

« Si Omicron n’est pas plus dangereux que Delta, il n’en est pas moins inquiétant. Sa grande contagiosité en fait une grande menace. Car les chiffres des nouveaux cas peuvent exploser en quelques jours et mettre à mal tout le système de santé. Des simulations scientifiques parlent de milliers de nouveaux cas par jour. C’est énorme surtout pour des système de santé déjà trop éprouvés par deux ans de lutte acharnée contre la pandémie» met en garde Ibrahimi. Pour ce dernier la menace est encore plus pesante chez les non vaccinés. Une mise en garde qui a déjà été émise par l’OMS à ce propos. Les experts marocains insistent sur l'importance de la vaccination dans ce nouveau round. « La vaccination est un moyen efficace pour contrer le virus et limiter sa propagation mais surtout pour éviter les cas graves et les complications nécessitant une lourde prise en charge » ajoute Pr Chakib. Même son de cloche du côté du Pr Ibrahimi qui considère que la vaccination est la meilleure arme dans cette guerre sans merci contre la Covid-19. « Il faut aussi renforcer son immunité avec la troisième dose. On n’a de cesse de répéter qu’au bout de cinq mois le vaccin perd de son efficacité. La troisième dose boostera l’immunité et maintenant qu’Omicron est là c’est plus que nécessaire » ajoute Ibrahimi en s’adressant aux citoyens.

Rappelons que le rythme de la vaccination s’est ralenti dernièrement. Au 15 décembre, 2,16 millions avait reçu la troisième dose au Maroc. Pour les deux autres doses, le taux de couverture est de 67,15% pour la D1 et 62,56% pour la D2. L'administration de la troisième dose s'est accélérée ces derniers jours dans l'ensemble des pays européens, confrontés à une forte recrudescence des cas de Covid-19, liée notamment à l'essor du variant Omicron.