L’exposition « Le jardin d’Éden » rend hommage à 7 pionniers de l’art marocain
L'Exposition collective Le jardin d'eden du 16 décembre 2021 au 30 mars 2022 à l’Espace Expressions CDG à Rabat.

Organisée par la Fondation CDG, l’exposition collective « Le jardin d’Eden ou la vision d’une société idéalisée » se veut un hommage posthume à sept artistes de génie. A découvrir jusqu’au 30 mars 2022 à l’Espace Expressions CDG à Rabat.

L’exposition « Le jardin d’Éden ou la vision d’une société idéalisée » réunit les toiles de sept peintres de renom ayant grandement contribué à l’écriture de l’histoire de l’art au Maroc notamment : feus Mohammed Ben Allal, Moulay Ahmed Drissi, Fatima Hassan El Farrouj, Hassan El Glaoui, Boujemaa Lakhdar, Ahmed Louardiri et Abbès Saladi.

Abbès Saladi-Le jour du jugement-Marrakech 1979.


Ce qui réunit ces artistes c’est leur désir de donner à voir un monde idéal ou l’homme vivrait en symbiose avec la nature et en paix avec ses préceptes. Le « Jardin d’Éden », tel que décrit dans les textes religieux et certains contes populaires, semble avoir nourri leurs imaginaires avant que chacun d’eux ne le traduise à sa façon, en prenant appuis sur son propre environnement et quotidien. L’exposition tentera de dévoiler la quête individuelle de chacun des artistes d’un monde idéal, mais aussi de montrer la résonnance et les passerelles entre les thématiques communes qu’ils ont pu aborder pour améliorer d’abord celui dans lequel ils vivaient.

Si la modernité artistique marocaine est souvent associée à la première école abstraite née au lendemain de l’indépendance et les artistes qui fonderont plus tard le mouvement de Casablanca, il ne faudrait surtout pas omettre également la contribution de ces « autres pionniers » qui ont su puiser dans un patrimoine oral et une mémoire commune pour nous parler d’un certain « vivre ensemble » qu’ils désiraient ardemment pour leur pays.

Fatima Hassan El Farrouj


Préfaçant le livre dédié à cette exposition, Abdellatif Zaghnoun, Président de la Fondation CDG, a précisé que « ces artistes qualifiés en leurs temps parfois de +naïfs+, méritent aujourd’hui une autre relecture intellectuelle et ne sauraient plus être associés à une quelconque désignation qui réduirait de leur talent ».

Pour lui, « leur singularité poétique puise dans un patrimoine immatériel marocain auquel nous restons toujours très attachés, synthèse entre spiritualité et cultures populaires ».

Paradis perdu

Pour Abdeljlil Lahjomri, secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume, cette exposition qui traite aussi du « Paradis Perdu », invite les visiteurs à entreprendre un voyage dans les profondeurs de l’âme humaine que les trois monothéismes nourrissent de mythes immémoriaux. « Un voyage, qui selon lui, revisite l’ambivalence de la condition humaine, écartelée entre une élévation exaltée, vers la beauté céleste, et une déchéance dans la souffrance de la perte ».

La Fondation CDG a également organisé en ce mois de décembre le vernissage de l’exposition « Chaïbia, la magicienne des arts », dédiée à la mémoire de la défunte artiste peintre, Chaïbia Talal.