Baitas : « Yennayer sera fêté en grandes pompes »
Yennayer sera célébré comme il le mérite cette année.

L’annonce a été faite hier lors de la conférence de presse tenue suite au Conseil de gouvernement : Le jour de l’an amazigh sera célébré « bien comme il le faut »…



« C’est confirmé, la fin de l’année amazigh sera fêtée en grandes pompes. Mais au-delà de la célébration, c’est l’expression de l’engagement solide du gouvernement à officialiser l’amazigh. Dans la loi de finance 2020, nous avons accordé 200 Millions de Dirhams pour l’instaurer au sein de différentes institutions qu’elles soient publiques ou autres », annonce Mustapha Baitas, porte-parole officiel du Gouvernement et Ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, suite à la réunion du Conseil de gouvernement tenue jeudi 23 décembre à Rabat. Rappelant l’importance accordée par l'Exécutif au chantier de l’intégration de l’amazigh comme langue de communication au sein des institutions « mais aussi en tant que vecteur de développement socio-économique et de réconciliation avec soi-même et avec une composante intégrante de notre identité », ajoute le porte-parole du Gouvernement.



Ce dernier a déjà procédé à la traduction en langue berbère et en langue des signes la conférence de presse qui a suivi la réunion du Conseil de gouvernement. Par ailleurs, la chambre des Représentants se dotera (selon les termes de la loi de finances 2022 ) des outils nécessaires permettant d’assurer l’interprétation en direct de ses travaux de l’amazigh vers l’arabe et vice-versa.

Yennayer, une forte symbolique

Rappelons que ces dernières années, les appels se sont multipliés pour officialiser la célébration du premier jour du nouvel an berbère fêté chaque 13 janvier et décréter cette date comme jour férié. Un véritable engouement pour la fête traditionnelle marquant le début de l’an agricole au Maroc mais également dans les autres pays de l’Afrique du nord. Yennayer, Hagouza, Hwadez... les appellations diffèrent selon les régions, mais la fête garde sa forte symbolique en réunissant amazighs et arabes autour d’un événement très apprécié et surtout très spécial. Malgré ses origines berbères, Hagouza reste une tradition agricole commune entre Arabes et Amazighs marocains.

Si certains historiens affirment que le début du calendrier amazigh correspond à l’arrivée au pouvoir d’un monarque berbère lors de la 22ème dynastie pharaonique, Yennayer est surtout lié au moment de répit des agriculteurs après le labour et l’éclosion des premières semences. Un évènement à fêter en famille dans la convivialité et avec comme point central la gastronomie. Au Maroc, les habitudes et les traditions liées à Hagouza ou hwadez diffèrent selon les régions mais ont un trait commun : Bien manger pour que toute l’année soit prospère et fertile. Couscous aux sept légumes, poulets rôtis et dindes, blé concassé au lait et au miel, tchicha, œufs et fruits secs... le 13 janvier est un jour de faste et de bonne chère pour commencer l’année dans la joie et la bonne humeur. Un peu délaissée, Hagouza a retrouvé ces dernières années sa forte symbolique et son attrait auprès des Marocains que ce soit en ville ou à la campagne. Les réseaux sociaux ont joué également un rôle dans la redécouverte par les jeunes de leur culture première. Cette année, on fêtera l’an 2972 à quelques jours de la fin d’année grégorienne.