Scandale sexuel à l’ENCG Oujda. Bonnes notes contre prestations sexuelles
Deuxième scandale sexuel en milieu universitaire en deux mois.

Après le scandale de l’Université de Settat, l’ENCG Oujda est secouée par une nouvelle affaire de harcèlement sexuel dont le principal auteur est un professeur assistant.



L’affaire éclate au grand jour dans la soirée du lundi 27 décembre, lorsqu’un compte Twitter partage ce qu'il présente comme des captures d’écran de conversations explicites et compromettantes entre un professeur assistant à l’École Nationale de Commerce et de Gestion d’Oujda (ENCGO) et une étudiante. Avec des termes clairs, le harceleur fait pression sur la victime: « Une séance de fellation » contre la validation du trimestre ! Poussant son chantage à l’extrême, il explique à l’étudiante qui voulait demander sa copie à l’administration que cette dernière « est dans sa poche » !

fellation 1


Feuille d’Adam

Quelques instants après la publication de ces captures d’écran, le compte instagram ENCGLAND publie une lettre anonyme qui semble pointer du doigt le même professeur. « Monsieur le Président, mesdames et messieurs Directrices Directeurs, professeurs, étudiantes et étudiants, je m’adresse à vous aujourd'hui pour stopper le harcèlement sexuel et les actes pourris et inacceptables d'un monstre sous le visage d'un enseignant à l'ENCGO » commence la lettre.



« Ce monstre n'arrêtait pas de me harceler par tous les moyens. C'est un professeur qui n'a pas le niveau d'un enseignant, ni celui d'un être humain » s’insurge l’auteur de la lettre, apparemment une ancienne étudiante. Cette dernière affirme qu’elle n’a pas pu supporter ces actes et a fini par quitter l'école. « Mais j'ai décidé d'en parler même si je sais que je n'ai pas de preuves solides. Je n'ai que des conversations éphémères ouvertes et imposées par lui pour ne pas garder de traces mais je suis arrivée à faire des captures d’écran de quelques unes même s’il y en a beaucoup d'autres » ajoute la lettre.



Réactions crescendo

Réactive, l’Association des étudiants de l’ENCG Oujda publie un communiqué conjoint avec l’ENCGO Alumni - Association des Lauréats de

l'ENCG Oujda condamnant « toutes formes de harcèlement sexuel, de discrimination et de diffamation ». En incitant l’administration à accélérer l’enquête pour élucider cette affaire, les deux associations appellent l’administration à préserver la dignité des étudiants, des lauréats mais aussi des professeurs. Mardi, l’ENCGO Alumni - Association des Lauréats de l'ENCG annonce qu’elle se constitue partie dans cette affaire. Un comité indépendant a été désigné par l’organisme pour suivre de près l’enquête.



Tandis qu’une manifestation se tenait mardi devant l’établissement, l’administration de l’ENCG Oujda a réagi à ces graves accusations en créant à son tour et en urgence une commission. « Cette commission sera composée de femmes afin de protéger l’identité des étudiantes. Une avocate en fera partie pour permettre à l’affaire de suivre son cours judiciaire. Une plateforme sera aussi mise en place au niveau de l’Université Mohamed I pour permettre aux étudiants de s’exprimer et de faire leurs doléances » affirme Belkassem Amamou, Directeur de l’ENCG Oujda.

Quant à l’enquête en interne, le responsable se dit surpris par ce scandale vu qu’à l’administration ils n’ont jamais reçu de plaintes dans ce sens. Il assure d’ailleurs que le professeur accusé ne reconnait pas les faits. Contestant catégoriquement ces accusations, il compte porter plainte pour diffamation. Nos tentatives de le joindre pour connaitre sa version des faits, sont restées vaines, son téléphone était éteint ou hors zone. Son compte facebook n’était pas actif non plus.

# metoouniv

La Présidence de l’Université Mohamed I a pour sa part publié tard dans la nuit du 28 décembre, un communiqué où elle « dénonce et condamne tout acte touchant à la dignité des étudiantes si toutefois ses accusations s’avèrent fondées. Consciente de la gravité des faits, elle tient à confirmer son engagement à protéger les droits des étudiantes et à assurer les meilleures conditions pour un enseignement de qualité dans le respect de la dignité des apprenants » soutient le communiqué.



Rapidement récupérée par la page 7achak.maroc, aux milliers d’abonnés, l’affaire a vite fait le tour des réseaux sociaux. De son côté, le mouvement « Hors la loi » a lancé le hashtag # metoouniv en appelant les victimes de harcèlement sexuel dans le milieu scolaire ou universitaire à venir dénoncer leurs bourreaux en tout anonymat. « L’important c’est de parler et de briser le mur du silence. Dénonçons ! » appellent les activistes de Hors la loi en se joignant à la grogne estudiantine. En quelques heures, la page a reçu des dizaines de messages racontant les déboires d’étudiantes harcelées au sein de l’université ou des grandes écoles Aurons-nous droit à d’autres scandales sexuels via ces plateformes de dénonciation ? A suivre !