Où sont passé les médicaments?
Certains médicaments refont surface mais, en quantité très limitée

Au moment où les cas de contaminations au covid-19 explosent, beaucoup de médicaments sont introuvables. Le ministère de la santé rassure. Les pharmaciens eux, tirent la sonnette d’alarme. Qu'en est-il réellement?



Depuis quelques semaines, vu l’augmentation des cas de contaminations au covid-19 et ceux liés à la grippe saisonnière, certains médicaments tels que la vitamine C, le Zinc, les antibiotiques et les anti-inflammatoires pour les enfants...sont introuvables dans les officines. Le ministère a rassuré quant à la disponibilité des médicaments concernés. Les pharmaciens, eux, sont catégoriques : la pénurie est d’actualité.

Selon le secrétaire général de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, Amine Bouzoubaa, la pénurie des médicaments est devenue monnaie courante lors des périodes de fortes pressions sur certains médicaments. Et ceci est lié à la problématique de non respect des lois régissant le secteur. Comment ? «Le code de la pharmacie et des médicaments stipule que les industriels doivent disposer d’un stock de sécurité des médicaments d’au moins 3 mois pour chaque médicament pour éviter de se confronter à des problèmes de rupture. Si cette loi était respectée, on n’aurait pas fait face à ce genre de crises récurrentes », explique le pharmacien qui note que la profession a décidé de porter aujourd’hui, un brassard noir pour protester contre cette pénurie. «Nous comptons recourir à d’autres formes de protestations si la situation persiste », prévient-il.

Pas de communication

Malheureusement, il n’y a aucune forme de communication avec le ministère de tutelle. Et l’objectif de nos alertes et de rappeler le ministère de son rôle dans la préservation des stocks de sécurité chez les industriels », déclare le pharmacien. Il ajoute aussi que «si le ministère a démenti une éventuelle pénurie de médicaments, il a procédé quand même à une intervention auprès des industriels pour régler le problème ». Résultat : «certains médicaments refont surface au sein des pharmacies, mais « en quantité très limitée, ce qui ne permet pas de répondre à la demande importante enregistrée actuellement », précise Bouzoubaa qui prévoit un retour à la situation normale au cours des prochaines semaines.

Pour les pharmaciens, cette crise de pénurie de médicaments est considérée comme la goutte qui a fait déborder la vase. «Au-delà de cette problématique de rupture de stocks, il y a de nombreux chantiers et projets prévus qui ont été gelés avec la nomination de l’actuel ministre au moment où on avait mis en place, après 6 mois de travail acharné, une nouvelle feuille de route pour la mise à niveau du secteur en collaboration avec l’ancien département », regrette Bouzoubaa qui évoque différents obstacles à surmonter, en tête le fléau de l’informel.