Pourquoi le régime algérien a peur de l’archive de Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi
Mohamed Ben Abdelkrim El Khattab saluant le Sultan Mohammed V

Depuis que l’Institution Archives du Maroc a demandé aux Archives diplomatiques françaises la restitution des originaux des documents du feu Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi, saisis par les troupes françaises en 1926, les services de renseignement algérien font tout pour saper cette action. Voici ce qui fait trembler leur régime.      

Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi n’a pas marqué uniquement l’Histoire du Maroc, mais aussi celle de tout le Maghreb. C’est lui qui a créé, en 1947, le Comité de libération du Maghreb arabe. Ses concitoyens Allal El Fassi et Abdelkhalek Torres étaient membres de cet organe de résistance contre le colonialisme ainsi le Tunsien Habib Bourguiba et l’Algérien Chadli Mekki, comme le relève le chercheur Zaki Moubarak dans son ouvrage «Mohamed V, Ben Abdelkrim elKhattabi et l’indépendance du Maroc».

Et parce que le leader Abdelkrim El Khattabi ne versait pas dans «l’amazéghisme» primaire, comme voudraient le faire croire certains, l’appellation «Maghreb arabe» ne le gênait. A l’évidence, ce qu’il lui importait, c’était l’union maghrébine qui transcende, dans son esprit visionnaire, les considérations ethniques.

C’est justement cet esprit unioniste ayant permis la mobilisation massive des résistants marocains pour la libération de l’Algérie des mains des colonisateurs français que cherchent à enterrer, à jamais, le régime algérien. Lequel croit pouvoir prolonger sa survie en promouvant le séparatisme et la désunion. C’est pour cela qu’il a poussé l’un de ses pions à supplier les autorités françaises de ne pas répondre favorablement à la demande de restitution au Royaume de l’archive de Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi formulée par les Archives du Maroc à son homologue française.

Ce message est révélateur du "militantisme" par procuration que mènent les services algériens contre "la mémoire" maghrébine.


Pour rappel, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach a adressé, le 20 janvier dernier, une correspondance aux Archives diplomatiques françaises appuyant la demande marocaine. Le courrier a été expédie à travers les services diplomatiques du Royaume. Par ce biais, le CNDH insiste sur l’importance de la restitution au Maroc de l’archive de Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi.

«La correspondance du CNDH intervient en soutien à la requête adressée précédemment par l’Institution Archives du Maroc aux Archives diplomatiques en vue de la restitution des originaux des documents du feu Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi, saisis par les troupes françaises en 1926», souligne Amina Bouayach. Cette action fait suite à d’autres visant la consolidation et la préservation du patrimoine archivistique marocain menées par le CNDH et l’Institution Archives du Maroc, notamment au sein de l’Unité de préservation de la mémoire et de la promotion de l’histoire marocaine dans ses différents affluents, abritée par le Conseil.

«Les archives nationales, en plus de leur valeur symbolique, revêtent un intérêt crucial dans la consolidation de l’Etat de droit et dans la lecture des événements historiques, notamment en ce qui trait au temps présent de notre histoire», souligne la présidente du CNDH.
Pour rappel, le CNDH a mis en place, en mai 2021, une unité auprès de la présidence du Conseil, qui traite principalement des questions relatives à la préservation de la mémoire et de la promotion de l’histoire marocaine dans ses différents affluents. De même, cette unité ainsi que le CNDH accordent, tout comme Archives du Maroc, une importance particulière à la question de la restitution de l’archive marocain en vue du parachèvement du chantier de préservation de la mémoire collective et de l’archive nationale. L’Algérie est directement concernée puisqu’une partie de cette mémoire la concerne directement. Sauf que les documents archivés en France que réclame le Maroc ne sont pas du goût du régime algérien. Mais la Vérité finit toujours par éclater.