Monde Agricole : La sollicitude Royale
Devant la sécheresse qui perdure, les problèmes d’eau et de sa gestion, les difficultés d’approvisionnement en fourrages, il fallait réagir. C’est le Roi qui a pris l’initiative. Il l’a fait d’abord parce que sa sollicitude pour la paysannerie ne s’est jamais démentie et qu’il porte un véritable projet de modernisation de l’ensemble du secteur agricole. Mais surtout, il a fait la démonstration que la Monarchie est l’institution pivot, prescriptrice. Pour montrer l’urgence de l’action, il a débloqué 3 milliards de dirhams du Fonds Hassan II sur les 10 milliards programmés.

Le gouvernement qui, soit dit en passant, est injustement attaqué sur l’inflation, phénomène mondial, a réagi au quart de tour à l’action royale. Il met déjà en musique les mesures à prendre. Les assurances sont appelées à réduire leurs délais, les subventions vont être programmées au plus vite et le soutien aux éleveurs sera assuré dans l’immédiat. On ne sauvera pas la saison agricole, mais on ne laissera pas le monde rural tomber dans la précarité généralisée.

L’exécutif, sur ce dossier, doit jouer son rôle. Il doit répondre à une situation d’urgence par des mesures ciblées, rapides, dans le cadre d’une vision cohérente.

Mais il faudra au gouvernement améliorer largement sa communication non seulement sur ce dossier, mais sur l’ensemble de son action. La majorité des critiques qui lui sont adressées sont au mieux des incompréhensions, au pire des divergences politiciennes.

Sur la question de l’inflation, il ne peut être tenu comptable du fait, mais on peut réclamer des mesures pour diminuer l’impact sur les produits de première nécessité. Sur les hydrocarbures, le prix du baril du pétrole frôle les cent dollars et il est probable qu’il dépasse cette barrière symbolique selon certains experts. Cela aurait pu être anticipé, parce que toutes les prévisions expertes allaient dans ce sens depuis novembre. Cet élément intervient dans la hausse des prix. L’institution monarchique inspiratrice, gardienne du projet national se saisit de toutes les options stratégiques, dans le respect des autres institutions à qui elle fixe le cap et les principes qui doivent présider à son action.

Après, c’est à l’exécutif, soutenu par la majorité élue par le peuple de dérouler ses programmes, de prendre ses mesures et de convaincre les populations.

Cet effort de conviction doit avoir pour objectif la mobilisation. La sécheresse n’est qu’un élément négatif de plus dans une conjoncture difficile. Nous savions que l’année 2022 continuerait à charrier les effets du Covid, surtout que les aides de l'État ont atteint leurs limites.

La mobilisation doit être générale pour retrouver le chemin d’une croissance durable et qui concerne l’ensemble des populations.

Cette action citoyenne et solidaire est l’unique voie vers le rétablissement total.