Un climatologue explique le phénomène de tempête rouge partie d'Oujda vers l'Europe
La dépression atmosphérique aspire le Chergui chargé de sable vers l'Oriental

Une forte tempête de sable s’abat actuellement sur Oujda et toute la région de l’Oriental en paralysant l’activité de la ville. Explication de ce phénomène atmosphérique par un climatologue. 



La ville d’Oujda et la région orientale sont balayées depuis les premières heures du lundi 14 mars par des vents forts chargés de sable et de poussière. Transformant la couleur du ciel qui vire au rouge sépia en réduisant ostensiblement la visibilité. Citant une source sur place, notre confrère Kifache parle d’une circulation paralysée à cause de ce phénomène. « Beaucoup de citoyens ne se sont pas rendus à leur lieu de travail à cause de ces conditions météorologiques très difficiles », ajoute la même source.

Une alerte a été émise par la Direction nationale de la météorologie à propos des vents forts qui allaient souffler sur l’Oriental du lundi à mercredi. D’après ce bulletin spécial, la vitesse des vents peut aller de 80 à 110 km par heure. Mais comment un tel phénomène peut-il se produire ? « Ce que vivent nos concitoyens à Oujda n’est rien d’autre qu’un flux d’Est : Un Chergui qui vient du désert en ramenant beaucoup de sable et de poussière. Il est causé principalement par la dépression qui s’est installée depuis lundi sur la péninsule ibérique et qui aspire de l’air sec chargé de poussière depuis le désert », explique le climatologue Dr Mohamed-Saïd Karrouk. Quant à la durée de ce phénomène, le scientifique précise qu’il s’installera le temps que durera cette dépression. « Cette dernière faiblira d’ici jeudi ou vers la fin de la semaine. En attendant, il va falloir supporter cette intempérie », note S. Karrouk.

Attention !

Quant à l’impact de cette tempête de sable sur la population, le climatologue alerte par rapport à « ses effets néfastes, principalement sur les personnes asthmatiques ou ayant des problèmes de tension artérielle. Malheureusement c’est un effet direct sur ces personnes particulièrement fragiles », explique Mohamed-Saïd Karrouk. Le spécialiste évoque également l’effet psychologique. « Le manque de lumière, la visibilité très réduite, l’environnement désagréable et « hostile » contraint les gens à rester chez eux tout en perturbant profondément les activités humaines. Tout ça pèse sur le psychique et sur le bien être en général », explique-t-il. « Dans ce cas de figure, il faut rester vigilant et éviter de trop s’attarder dehors afin d’éviter tout risque d’inhaler de la poussière qui pourrait être très nocive pour la santé », conseille le scientifique.

Le phénomène ne se limite pas à la région orientale du Maroc. Il touche également l'Espagne et la France. « Le phénomène laisse des traces sur toutes ces régions. Certes les effets ne sont pas les mêmes et ne sont pas aussi intenses qu’au Maroc et l’Algérie (Sirocco). Naturellement, plus on s’éloigne de l'origine du phénomène, plus celui-ci baisse d’intensité », conclut S. Karrouk.