Corse. Les indépendantistes en deuil
Manifestations de soutien à Yvan Colonna après son agression dans une prison française, le 13 mars dernier

Yvan Colonna, le militant indépendantiste corse condamné à la perpétuité pour l'assassinat d'un préfet français, est mort lundi soir des suites de son agression en prison, qui avait entraîné de violentes manifestations dans l'île.

"La famille d'Yvan Colonna confirme son décès ce soir à l'hôpital de Marseille (Sud). Elle demande que son deuil soit respecté et ne fera aucun commentaire", a indiqué son avocat Patrice Spinosi aux médias.

Le militant nationaliste de 61 ans se trouvait entre la vie et la mort depuis sa violente agression début mars à la maison centrale d'Arles (Sud), où il purgeait sa peine pour la participation à l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998 à Ajaccio (Corse).

Il avait été grièvement blessé par un codétenu islamiste radicalisé, Franck Elong Abé, un Camerounais de 36 ans présenté comme un jihadiste qui s'était acharné sur lui dans la salle de sport de la prison.

Yvan Colonna avait été victime "d'une strangulation à mains nues puis d'un étouffement" avec un sac plastique.

Franck Elong Abé, qui purgeait plusieurs peines, dont une de neuf ans d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs terroriste", a depuis été mis en examen pour tentative d'assassinat terroriste.

Selon plusieurs sources, l'agresseur d'Yvan Colonna avait justifié son acte par le fait que le militant corse aurait blasphémé et "mal parlé du prophète ».

Plusieurs Corses indépendantistes contestent cette version des faits. Selon eux, il s’agit d’un assassinat politique dont l’objectif est de faire disparaître une grande figure de la cause indépendantiste.

En France, le directeur de la campagne de Jran-Luc Mélenchon, Manuel Bompard a déclaré sur France info que le groupe de la France insoumise à l’Assemblée nationale est favorable à la mise en place d’une commission d’enquête.

Quant au candidat écologiste Yannick Jadot, il estime que le président Emmanuel Macron et son gouvernement ont « beaucoup traîné » pour concevoir une nouvelle relation entre la Corse et l’Etat français.