Les taxis vont-ils augmenter leurs tarifs?
Les chauffeurs de taxis. Une situation alarmante

Face à la flambée vertigineuse des prix des carburants, les chauffeurs de taxis peinent de plus en plus à gagner leur vie.



«Etre chauffeur d’un taxi n’est plus rentable. Nous sommes sur le seuil de la pauvreté », déplore Mustapha El Kihel, secrétaire général de la Fédération nationale des professionnels du transport et taxis au Maroc.

Directement impactés par la flambée des prix des carburants, les chauffeurs de taxis au Maroc sont inquiets : «Cette hausse du prix du gasoil n’a pas été répercutée sur le prix de la course. Donc, cela empiète sur nos marges. Et ce n’est pas tenable », confie de son côté, Said, un chauffeur de taxi depuis plus d’une dizaine d’années.

Pour atténuer les impacts causés par la flambée des prix à l’international, le gouvernement a prévu un soutien exceptionnel pour les professionnels du secteur de transport. Ainsi, les grands taxis bénéficieront d’une subvention de 2.200 Dhs, et les petits de 1.600 Dhs. «Cette indemnité devrait normalement être versée le 7 avril prochain. Certes le montant reste dérisoire mais cela nous permettra au moins de couvrir une partie de nos charges qui ne cessent de s’alourdir », ajoute Said. De son côté El Kihel met l’accent sur les incertitudes quant à la régularité et la durée de ce soutien qui inquiètent vivement les professionnels.

Prix de la course inchangé, mais...

Pour le moment, « nous ne répercutons pas la hausse des prix du carburant sur la clientèle. Pour nous c’est une perte de chiffre d’affaires considérable. Quand le prix du litre a passé la barre des 14 Dhs, c’est devenu dramatique pour toute la profession », explique Mustapha El Kihel.

Sur une éventuelle révision à la hausse des tarifs, le professionnel assure que cette option n’est pas encore à l’ordre du jour, du moins pour le moment. « Le pouvoir d'achat du marocain est déjà fragilisé en raison de la hausse des prix des produits alimentaires. Augmenter les tarifs de taxis serait encore plus dur".

Mais, une chose est sûre, si la situation perdure sans que le gouvernement n’adopte de solutions pérennes, nous serons obligés d’augmenter nos tarifs», assure El Kihel qui ajoute que la course coûte plus cher de 50% et le taux de marge bénéficiaire ne dépasse pas 0,1% soit l’équivalent de près de 20 DH par jour. «Le sujet est en cours de discussion avec le ministère de l’Intérieur. Mais, jusque là, la question n’est pas encore tranchée", conclut le secrétaire général de la Fédération nationale des professionnels du transport et taxis au Maroc.