Dakhla. Découverte de fossiles de siréniens vieux de 35 à 40 millions d’années
Les fossiles de siréniens découverts au sud de Dakhla sont vieux de 35 à 40 millions d’années.

Des paléontologues de l’université Hassan II de Casablanca et du Museum de paléontologie de l’Université de Michigan aux USA viennent de découvrir des fossiles de siréniens au sud de Dakhla.

Cette découverte faite au sud de Dakhla concerne des fossiles de siréniens, plus communément appelés "vaches de mer", qui remontent à l'époque géologique de l’Éocène supérieur, soit il y a 35 à 40 millions d’années, explique le Pr. Samir Zouhri, chef de département de géologie à la faculté des sciences Aïn Chok de l'Université Hassan II de Casablanca.

Elle a permis aux paléontologues marocains et américains d’identifier un nouveau genre et une nouvelle espèce de ces mammifères marins herbivores baptisés « Dakhlasiren Marocensis ».

Les vaches de mer ou siréniens incluent aujourd’hui le lamantin et le dugong. Ils peuplent des eaux tropicales peu profondes, essentiellement dans l’hémisphère sud.

Les trois espèces actuelles de lamantin vivent le long des côtes atlantiques et des dans fleuves d’Amérique latine et d’Afrique de l’Ouest. Le dugong, lui, vit dans les océans Indien et Pacifique (sud-ouest).

De nos jours, trois espèces de siréniens existent, dont les membres postérieurs ont disparu, alors que le sirénien découvert à Dakhla avait des membres antérieurs et postérieurs. C’est un ancêtre des siréniens actuels.

Cette découverte s’inscrit dans le cadre d’un grand projet mené dans le Sahara marocain par le département de géologie de la Faculté des sciences de Aïn Chok en collaboration avec le Museum de Paléontologie de l’Université du Michigan aux États Unis. Ce projet, qui a bénéficié d'un soutien de National Geographic pour les missions de terrain, a pour objet d’étudier les animaux de l’époque de l’Éocène, soit la période d'il y a 50 à 45 millions d’années jusqu’à il y a 28 millions d’années, marquée par des changements climatiques très importants.

Le projet a permis de découvrir également des baleines fossiles, qui sont très différentes des baleines actuelles qui étaient il y a 50 millions d’années des animaux terrestres avec des pattes, et qui se sont petit à petit adaptés à la vie aquatique.

Préservation du patrimoine paléontologique marocain

Concernant les efforts à déployer pour sauvegarder et valoriser le riche patrimoine paléontologique marocain, le Pr. Samir Zouhri, préconise la création de « musées de paléontologie dans plusieurs villes du Maroc pour mettre en avant l’important patrimoine dont dispose le Royaume en la matière ainsi que ses considérables richesses géologiques".

Pour le scientifique, "il est nécessaire aussi de renforcer la législation pour sauvegarder le patrimoine paléontologique, de durcir la lutte contre le trafic illicite des fossiles, et de sensibiliser à l’importance de préserver ces biens culturels rares », conclut-il.