Votre série «Ti Ra Ti» diffusée cartonne sur 2M. Que pensez-vous d’un tel succès ?

Si on se réfère aux chiffres (TV et Youtube confondus), la série a très bien marché et elle est classée la première devant tous les autres programmes humoristiques. Pour moi, peu importe les chiffres, et je trouve que c’est déjà une réussite en soi qu’elle figure parmi les programmes ramadanesques de cette année.

Vous savez, le public attend de moi d’exceller et de proposer des produits de qualité, c’est une chose qui m’honore, et j’essaie de combler ses attentes du mieux que je peux.

Ne trouvez-vous pas qu’après six saisons de Kebbour, le personnage perde un peu de son éclat, comme certains le prétendent sur les réseaux sociaux ?

Le fait de reprendre un même personnage pendant des années n'est pas une chose négative. Je crois que quelqu’un s’est amusé à poster son point de vue sur les réseaux sociaux et les gens ont fini par le reprendre.

Charlie Chaplin a durant toute sa carrière interprété un seul personnage, celui de Charlot. Personne n’est venu lui dire qu’il devait se débarrasser de la peau de Charlot. Idem pour Mister Bean.

L'incarnation d'un seul personnage par un artiste a toujours existé dans l'histoire de l'art, ça ne dérange pas les gens tant que la trame dramatique des personnages évolue. Vous savez, il y a des séries qui existent depuis des décennies, comme la production saoudienne "Tash Ma Tash" mais les gens ignorent qu’un personnage peut vivre pendant des décennies et que Kabbour est un personnage conçu pour être viable dans la durée.

Quelles sont les nouveautés dans cette série ?

Il y a eu pas mal de changements. Normalement, dans chaque saison, il y a des épisodes indépendants, mais cette année, on a essayé avec Mehdi Koman qui a co-écrit avec moi la série, d’effectuer une sorte de «feuilletonnement» pour qu’il y ait une continuité entre les différents épisodes.

Une seule et même histoire se raconte donc au fil des neuf épisodes de la série. Les autres saisons, c’était différent, car chaque épisode était autonome sur tous les plans, que ça soit au niveau des thèmes choisis, des gags ou même des dénouements. Cette fois-ci, nous avons opté pour une seule histoire au fil des épisodes tout en essayant de garder le cachet comique. C’est une aventure assez risquée car ce n’est pas facile de gérer en 5 minutes à la fois l’histoire et le rire qui est censé l’accompagner. Le plus dur était de ne pas s’éloigner de ce que veut le téléspectateur, tout en gardant à l’esprit l’ADN de la série qui est l’identité dramatique à laquelle les gens se sont habitués.

Cette année, les personnages sont aussi indépendants dans leur façon de faire rire, comme le personnage de Tibari, pour lequel nous avons écrit des gags percutants.

Nous avons également créé le personnage de Hmed qui est incarné par Abdellah Chkiri, nous avons fait appel à des enfants et nous avons essayé d'avoir des personnages cohérents et surtout d’avoir un équilibre et une certaine diversité.

Ça vous a pris combien de temps pour l’écriture du scénario ?

L’écriture m’a pris plus de 6 mois, nous avons débuté en août dernier et nous avons terminé fin février.



On sent une certaine complicité entre vous et Mounia Lamkimel. Est-ce nécessaire pour la crédibilité et la réussite d’un personnage sur scène ?

Vous savez, on n’a pas besoin de s’entendre avec quelqu’un sur le plan personnel pour que ça fonctionne sur le plan professionnel. Cette entente entre Chaabia et Kebbour dans la série figure déjà dans l’écriture du scénario, de même en ce qui concerne les disputes et les situations conflictuelles.

Ceci étant, il y a une grande complicité entre moi et Mounia Lamkimel et je trouve que c’est une comédienne talentueuse et professionnelle.