USA. La guerre de l’avortement a commencé
Non à la guerre contre les femmes

"Stop à la guerre contre les femmes": plusieurs milliers de personnes ont afflué mardi soir à New York pour crier leur "colère" contre les intentions de la Cour suprême des Etats-Unis de casser le droit constitutionnel à avorter.

C'est la très offensive procureure générale de l'Etat de New York, l'élue démocrate Letitia James, qui a sonné la mobilisation générale devant des milliers de femmes et d'hommes, plutôt jeunes, rassemblés en force sur une place du sud de Manhattan, qui abrite le palais de justice du tribunal fédéral.

Devant une marée humaine, Mme James a lancé "un appel à l'action".

L'avant-projet de décision de la Cour suprême est "une alerte et ce n'est pas le moment de garder le silence (...) Nous devons nous mettre en colère", a harangué la magistrate en qualifiant la défense du droit à l'avortement "d'un des plus grands combats à mener".

"Nous ne reculerons pas, nous ne retournerons pas à l'époque où nous utilisions des cintres. Plus jamais !", a-t-elle promis en jugeant que "le droit de contrôler (son) corps était un droit fondamental".

Dans la foule, nombre de jeunes femmes brandissaient des pancartes frappées de slogans tels que "mon corps, mon choix", "l'avortement est un droit humain", "stop à la guerre contre les femmes" ou "j'aurai moins de droits que ma mère".

Mardi, le président démocrate Joe Biden a lancé une grande bataille politique pour défendre le droit à l'avortement, un sujet autour duquel l'Amérique s'est toujours déchirée et qui, suite à une révélation explosive sur les intentions de la Cour suprême, s'impose comme un enjeu majeur des élections législatives prévues en novembre.

Au lendemain de l'extraordinaire fuite d'un projet de décision de la haute juridiction, dans lequel elle dynamite le droit constitutionnel à avorter garanti sur tout le territoire américain depuis 1973, le président a appelé dans un communiqué les électeurs à "choisir des candidats favorables" au droit à l'IVG lors de ce scrutin de mi-mandat.

La Cour suprême a confirmé l'authenticité de ce document interne, publié par le média Politico, tout en soulignant qu'il ne représentait pas une décision "finale".