Maltraitance animale. Le procès de « Moulate lkelb » reporté
" Moulate lkelb" risque la prison pour maltraitance animale

Le procès de « Moulate lkelb », a été reporté au 29 juin 2022. Après la grande indignation suscitée par sa vidéo choc, la jeune femme a été finalement poursuivie en justice.



Le tribunal de première instance de Fès a décidé lundi de reporter le procès de la jeune femme surnommée « Moulate lkelb » (la femme au chien) jusqu’au 29 juin 2022. Le parquet général a décidé en outre de la poursuivre en état de liberté, sur la base de ces chefs d’accusation : Cruauté et maltraitance sur un animal domestique entrainant la mort. Des accusations qui peuvent valoir à la concernée une peine de prison ferme allant de 2 à 6 mois selon la loi marocaine.

Rappelons que cette affaire s’est déclenchée le mois dernier après la diffusion de la vidéo choquante de l’accusée encourageant sa chienne à tuer un petit chaton malade. S’adressant à l’animal, la jeune femme, identifiée comme originaire de la ville de Fès, l’incite à attaquer le chaton affaibli. Malmené et torturé, ce dernier sera finalement achevé par la chienne, sous les encouragements de sa maîtresse. Postée au début par moulat lkelb elle-même, la vidéo sera ensuite diffusée sur un groupe d’amateurs de chats et de défenseurs des droits des animaux. Elle ne tardera pas à faire le buzz en provoquant un grand émoi sur la toile scandalisée par l’attitude horrifiante de la jeune femme.

Traitée de psychopathe, cette dernière a été accusée de sadisme et de barbarie. Un hashtag réclamant son emprisonnement est devenu un trend en quelques heures. Largement partagé sur les réseaux sociaux, le hashtag #la_prison_pour_ moulate_lkelba a finalement poussé la jeune femme à sortir de son silence et s’expliquer à propos de son comportement. « Je fais mes excuses aux Marocains et je suis vraiment désolée pour l’émoi provoqué et surtout pour le grand malentendu », s’exprime-t-elle au microphone de Kifache.

Affirmant que la vidéo a été sortie de son contexte, elle nie avoir torturé ou incité sa chienne à tuer le chaton. « Ma chienne est très sociable et sa race est connue pour son doux tempérament. J’étais juste entrain de l’aider à se familiariser avec les chats de peur qu’elle ne les poursuive dans la rue », ajoute-t-elle. « Les gens ont vite commencé à en rajouter et à prétendre que je ramène beaucoup de chats à ma chienne pour qu’elle les tue tandis que je me délecte du spectacle sordide. C’est tout à fait faux ! Je vous affirme que j’adore les animaux en général qu’ils soient des chiens, des chats ou autres », se défend « Moulate lkelba ».

Elle assure d’ailleurs qu’après l’avoir postée, elle a vite retiré la vidéo controversée. «Mais c’était trop tard car un internaute l’avait déjà partagé sur un groupe d’amateurs de chats en m’accusant de barbarie et de sadisme. Lorsque je lui ai envoyé la vidéo d’origine en entier montrant ce qui s’est passé réellement, il s’est contenté de me bloquer ! », argumente-t-elle. Une nouvelle affaire qui relance le débat sur le droit animalier au Maroc et surtout sur l’application des lois déjà existantes. Pour rappel seulement trois articles de loi : 425, 427 et l’article 603 se réfèrent à la maltraitance des animaux et restent selon les juristes « peu élaborés » pour prétendre à une réelle protection des droits des animaux dans notre pays.