Variole du singe : Le Maroc lance un plan de veille et de riposte
La variole du singe se caractérise par ses impressionnantes pustules

Alors qu’aucun cas n’a encore été détecté au Maroc, le ministère de la Santé reste sur ses gardes et élabore un plan national de veille et de riposte contre la variole du singe. Détails.



Tandis que la variole du singe continue de se propager à travers le monde, le Maroc se tient sur la défensive. Le ministère de la Santé et de la Protection Sociale vient en effet de lancer un plan national de veille et de riposte contre cette maladie inquiétante. S'étant au début déclaré en Europe, la variole du singe ou le monkeypox s’est rapidement propagée aux Etats-Unis, au Canada, au Congo, au Cameroun et en Israël mettant en alerte la communauté scientifique et l’OMS.

« Le monkeypox est une maladie émergente, reconnue comme l’infection à orthopoxvirus la plus importante chez l’homme à l’ère post-éradication de la variole» précise la Direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies du Ministère de la Santé. Maladie rare et normalement cantonnée au continent africain, la variole du singe se caractérise par ses impressionnantes pustules. D’après les scientifiques, cette maladie serait une cousine de la variole, connue depuis des décennies après le déclenchement d’épidémies fréquentes arrivant de l'Afrique de l’Ouest.

Mode de transmission

D'après les explications émanant de l’unité d’épidémiologie et de physiopathologie des virus oncogènes de l’Institut Pasteur, cette maladie a pour réservoir des rongeurs. Mais comment se transmet-elle de l’animal à l’homme ? Par contact direct avec le sang, les fluides corporels, les lésions cutanées ou les muqueuses d’animaux infectés comme les écureuils à corde, les rats braconnés de Gambie, les écureuils arboricoles, les loirs et les singes. La transmission entre humains est le résultat d’un contact étroit avec des sécrétions respiratoires, des échanges de fluides corporels, des lésions cutanées d’une personne infectée ou encore des objets récemment contaminés. D’après le descriptif du Ministère, la transmission par gouttelettes respiratoires nécessite un contact face à face prolongé. Les symptômes sont similaires à ceux de la variole même s’ils restent cliniquement moins sévères. Quant à la période d'incubation, elle peut aller de 6 à 13 jours voire 21 jours.

Selon la note du ministère, tout cas suspect ou probable de variole du singe doit être immédiatement déclaré à l’autorité dont relève la structure sanitaire du public comme du privé. Par « cas suspect », le Ministère désigne toute personne présentant une éruption cutanée, vésiculeuse ou vésiculo-pustuleuse, avec fièvre ( > 38°C). Les cas probables peuvent être les suivants : Tout cas suspect ayant eu un contact avec un cas confirmé dans les 21 jours précédant l'apparition des symptômes ; tout cas suspect ayant effectué, dans les 21 jours précédant l'apparition des symptômes, un voyage dans un pays où la maladie est endémique ou un pays ayant enregistré une chaine de transmission depuis le début mai 2022 (actuellement les pays d'Afrique centrale et de l’Ouest, d’Europe et d’Amérique du Nord) ; tout cas suspect avec atteinte des paumes des mains et/ou des plantes des pieds, ou encore avec présence d’adénopathies. Un cas confirmé est donc défini comme étant un cas probable chez qui l’infection par le virus de monkeypox a été confirmée par technique moléculaire au laboratoire.

Prise en charge

Pour la prise en charge, toute personne présentant des signes cliniques compatibles avec un cas suspect doit bénéficier d’une consultation médicale avec un interrogatoire et un examen clinique poussé pour le reclasser éventuellement comme cas probable. Toute personne présentant des signes cliniques compatibles avec un cas suspect, même s’il n’est pas classé probable ou même si une forte suspicion de la varicelle ou autres fièvres éruptives est retenue, doit s’auto-isoler à domicile pendant deux semaines, avec respect rigoureux des mesures d’hygiène. Un traitement symptomatique doit être prescrit par le médecin traitant et, si l’hospitalisation est indiquée, elle doit se faire en isolement dans une salle dédiée.

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la variole du singe est une maladie généralement bénigne et auto-limitante, la plupart des personnes atteintes guérissant en quelques semaines. Toujours d’après le Ministère de la Santé, un traitement est possible grâce à un agent antiviral connu sous le nom de TECOVIRIMAT mais qui n'est pas encore largement disponible. Quant à la vaccination anti- variole, elle reste efficace à environ 85 %, ajoute-t-il. Un vaccin basé sur un virus de la vaccine atténuée modifiée (souche Ankara) a été approuvé pour la prévention du Monkeypox en 2019. Il s'agit d'un vaccin à deux doses dont la disponibilité reste limitée.