Espagne. Pedro Sanchez tient bon
Pedro Sanchez

Au 2 juin dernier, le socialiste Pedro Sanchez a bouclé quatre années à la Moncloa, siège du gouvernement espagnol. La Covid, la guerre en Ukraine, la crise énergétique, les problèmes de l’OTAN, en plus de la question de l’emploi et de la reprise économique… Jamais président ne s’était vu confronté à autant de problèmes. Sur la question du Sahara, il a complètement changé la donne avec le soutien à la proposition marocaine d’autonomie.

Pour le Président du gouvernement espagnol le soutien de son gouvernement à l'initiative marocaine d'autonomie pour le Sahara procède d’une « vision d’Etat pour apporter la stabilité à l’ensemble de la région ». C’est ce qu’il a déclaré devant les députés du Congrès.

Cette prise de position a remué des eaux stagnantes depuis les années 70 et a apporté un véritable changement dans un conflit que tout le monde voulait exploiter à son bénéfice.

Perdo Sanchez qui a rappelé que « la position de l'Espagne est conforme à celle de nos partenaires européens et de nombreux autres pays », a cité les Etats-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas. Il a également rappelé le soutien de la Commission européenne (CE) et du chef de la politique étrangère de l'UE à la proposition marocaine.

Juste après, la réaction de l’Algérie est tombée comme on aurait pu s’y attendre. Alger a suspendu un traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération conclu en 2002 avec l’Espagne et a voulu bloquer toute opération commerciale et financière avec le pays ibérique. Elle a dû se rétracter vite fait pour ces deux derniers points lorsque l'Union européenne lui a fait comprendre que ces mesures sont une action contre l'UE entière pas uniquement l'Espagne.

Pourtant, le Président du gouvernement a tenu bon, il n’est pas question pour lui de faire marche arrière. Preuve qu’il a décidé en connaissance de cause et surtout après avoir compris « qu'il est nécessaire, après 46 ans, de faire évoluer nos positions et de privilégier un cadre de dialogue pour une solution concertée ».

Pedro Sanchez a été courageux non seulement vis-à-vis de l’Algérie qui fournit son pays en gaz et qui menace de tout arrêter ou de revoir le prix , mais aussi vis-à-vis de certains partis politiques connus pour leur hostilité envers le Maroc dont Podemos sur lequel l’Algérie compte beaucoup. C’est pour cette raison d'ailleurs qu’on peut comprendre la visite du président vénézuélien à Alger. Maduro tient bien Podemos et cela avait fait un scandale en Espagne lorsqu’un ancien agent des services du Vénézuéla avait révélé les liens financiers entre Podemos et Maduro.

N’empêche, le gouvernement de Pedro Sanchez tient bon la barre, ce qui renforce la crédibilité de son gouvernement, et en politique internationale, la crédibilité est une qualité indispensable.