Capitale africaine de la culture. Deux artistes ivoiriens célèbrent Rabat
Portrait de Yéanzi

La Fondation CDG et la Fondation Montresso organisent jusqu'au 12 septembre 2022 l'exposition « Perceptions » animée par deux artistes ivoiriens : Armand Boua et Yeanzi, et fruit d’une résidence artistique à Marrakech, dont l’intitulé fête Rabat, capitale africaine de la culture.

L’exposition «Perceptions» offre à voir le travail des artistes ivoiriens Armand Boua et Yeanzi empreint de créativité et d’inspiration foisonnante. Leur point commun est la ville d’Abidjan où ils ont grandi et appris les arts plastiques à l’École nationale des beaux-arts d’Abidjan.

L'exposition Perceptions à l'Espace Expressions CDG à Rabat.


À travers les chroniques et les anecdotes de leurs vies ordinaires, les artistes ayant pour sujet de peinture le portrait, interrogent l’activité de nos villes et l’interaction de ses habitants avec la rue permettant ainsi le maintien et le développement de la vie. Leurs oeuvres sont des chansons urbaines faisant écho au quotidien des cités et de ses quartiers.

On devine l’animation et l’occupation de la rue et ses pluralités de formes : ambulantes, sédentaires, temporaires, permanentes... on devine aussi l’inclusion ou l’exclusion sociale qui en découlent.

En révélant des scènes de vies de différentes villes notamment africaines, Armand Boua et Yeanzi portent un regard croisé sur la richesse, la diversité des identités urbaines avec la dynamique universelle de ces paysages urbains. Rompant avec les techniques conventionnelles du portrait, chacun récupère la matière de sa peinture dans la rue. Les journaux et les cartons pour Armand Boua, les déchets plastiques pour Yéanzi.

L'exposition Perceptions à l'Espace d'Art Montresso à Marrakech.


L’art de sublimer la quotidienneté

Armand Boua traite de la condition humaine. Ses œuvres révèlent ainsi les figures sans formes d’enfants oubliés, témoignant de la violence qui continue de caractériser les luttes politiques en Afrique de l’Ouest. Son travail sur les enfants est inspiré de scènes de rue où les migrations urbaines créent des enchevêtrements ethniques, linguistiques, culturels et sociaux. Un travail qui a valu à ces œuvres de faire partie de la collection permanente du Minneapolis Institute of Art. Armand Boua a, aussi, participé à la neuvième édition de la Biennale de Dak’art en 2010, ainsi qu’à la seconde édition du programme «In-Discipline» en 2019 présentée à Marrakech à l’espace d’art Montresso.

De son côté, Yéanzi poursuit, depuis 2013, un travail personnel en utilisant la matière plastique qu’il fait fondre, modifiant son rapport au genre. À ce propos, il précise que «le plastique est un des plus grands fléaux de notre terre, c’est un sujet d’actualité. Chacun peut y voir ce qu’il ressent, moi je voulais des matériaux qui parlent aux gens, cela fait référence à un problème écologique, cela fait partie du quotidien. Je suis également fasciné par le feu, la flamme qui purifie, la lumière qui illumine le monde». Ainsi, à travers le portrait, qui est au cœur du travail de Yéanzi, celui-ci révèle en filigrane la personnalité d’individus à la double identité, utilisant régulièrement des noms d’emprunt.