«Uber Files». Macron, lobbyiste présumé, au cœur d'un «scandale d’État»
Tous les regards se tournent vers Emmanuel Macron

La France est secouée par un scandale international. Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a révélé, dimanche 10 juillet, le rôle qu’aurait joué Emmanuel Macron, en personne, en faveur de l’entreprise américaine Uber.

De quoi s'agit-il ?

Le scandale «Uber Files» s’est vite ubérisé, après son éclatement hier dimanche 10 juillet, à travers les réseaux sociaux.

Sur la base d’une fuite de messages et de documents dont ont pu avoir accès des journalistes du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), le président français est accusé d’avoir servi de lobbyiste, de 2014 à 2016, en faveur d’Uber lorsqu’il était ministre de l’Économie. Ce puissant appui devait permettre à la firme américaine de s’imposer en France et dans les grandes villes mondiales.
Réagissant à ce scandale, le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a tweeté :


Il a également retweeté le poste de sa camarade Mathilde Panot qui révèle un autre scandale, d’actualité, dans le scandale Uber.


Ce scandale confirme des suspicions ayant été déjà exprimées publiquement, ne présence de Macron lui-même


"Uber files" est d'ores et déjà qualifé de scandale d'Etat :


Pourquoi c'est grave ?

Exemple de révélations dans le cadre du scandale «Uber files» : en octobre 2015, les autorités marseillaises ont semblé interdire UberX, le service régulier – et légal – de l'entreprise. MacGann a immédiatement contacté le ministre, affirmant qu'Uber était "consterné" par la décision et demandant si Macron pouvait "demander à votre cabinet de nous aider à comprendre ce qui se passe".

Le ministre a répondu : « Je vais regarder cela personnellement. Faites-moi parvenir tous les faits et nous prendrons une décision d'ici ce soir. À ce stade, restons calmes. Deux jours plus tard, le responsable marseillais a "clarifié" sa décision et a de fait levé l'interdiction. Un MacGann joyeux a écrit à Macron : « Bonne coopération avec votre bureau et Beauvau [le ministère de l'Intérieur] ».

Autre exemple des échanges secrets rendus désormais publics : « Devrions-nous faire confiance à Caz ? a demandé le co-fondateur d'Uber. Macron a répondu : « Nous avons eu une réunion hier avec le Premier ministre. Cazeneuve fera taire les taxis et je rassemblerai tout le monde la semaine prochaine pour préparer la réforme et corriger la loi. Caz a accepté le marché...»

The Guardian et d’autres médias internationaux dont le Washington Post et El Païs publient aujourd’hui de nombreux extraits d’échanges compromettants pour Macron.

Le quotidien britannique a obtenu et partagé avec l’ICIJ quelque 124.000 documents, datés de 2013 à 2017, comprenant des emails et messages des dirigeants d'Uber à l'époque, ainsi que des présentations, notes et factures.

"Uber a enfreint la loi, trompé la police et les régulateurs, exploité la violence contre les chauffeurs et fait pression en secret sur les gouvernements dans le monde entier", note le Guardian dans son accroche introductive.

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Et maintenant ?

Le scandale «Uber files» coïncide avec la tension, extrême, que connaît la scène politique française. La situation est telle que la gauche veut faire voter une motion de censure contre le gouvernement fraîchement constitué.

Discutée dans l'hémicycle à partir de 16H00 (heure française), cette mesure se veut une démonstration de "défiance" à l'égard de la première ministre, Elisabeth Borne.
«Uber files» donne une autre dimension à cette défiance.