Biennale Internationale de Casablanca. Mots et images
Selma Naguib, co-commissaire, Christine Eyene, Directrice artistique et l'artiste Khadija Tnana lors de la conférence de presse de la 5ème édition de la Biennale Internationale de Casablanca.

Intitulée “Les mots créent des images”, la 5ème édition de la Biennale Internationale de Casablanca se déroulera en deux temps avec un programme d’expositions et d’événements du 17 novembre au 17 décembre 2022 et du 1er juin au 2 juillet 2023.

La directrice artistique de la 5ème édition de la Biennale Internationale de Casablanca, Christine Eyene a annoncé que les dates de la Biennale seront précédées par la reprise du programme d’incubation incluant recherche, ateliers et résidences d’artistes. Pour cela, Christine Eyene est assistée de trois jeunes commissaires : Selma Naguib (Maroc), Patrick Nzazi Kiama (République Démocratique du Congo/France) et Juste Constant Onana Amougui (Cameroun).

Le thème de la biennale se base sur une remarque de George Hallett, grande figure de la photographie sud-africaine, qui place l’inspiration littéraire au cœur de sa pratique photographique. Christine Eyene se réfère aussi à une observation de Jacques Derrida, le philosophe français né en Algérie, durant son séminaire Trace et archive, image et art (2002) sur « l’idée de mot œuvrant comme image, au-delà même de ses propriétés discursives. ». Ce thème invite ainsi les artistes à s'interroger sur le lien entre littératures africaines et processus créatifs et plus largement, sur la notion de communication abordée à travers ses moyens, méthodes, et supports : qu’il s’agisse d’oralité, d'écriture ou de code ; de transmission de récits coutumiers, historiques ou contemporains ; ou de dialogue, tout en considérant la diversité des espaces discursifs, et la manière dont l’endroit où l’on se trouve informe, étend, ou limite les marges d’expression.

Quels sont les artistes sélectionnés ?

En réponse à ces orientations, la 5ème Biennale Internationale de Casablanca comprendra des œuvres existantes et nouvellement créées, par des artistes marocains et internationaux établis et émergents, sélectionnées à la fois sur l'appel à candidatures qu’à l’issue de recherches curatoriales. Lors de la rencontre du 14 juillet, l’artiste Khadija Tnana a partagé avec le public les prémices de son travail préparatoire. Inspirée de sa pièce de théâtre Tata Mbarka, son œuvre rendra hommage à une femme qu’elle a connu enfant et évoquera le thème douloureux et encore tabou de l’esclavage, thème cette pièce qui a connu un grand succès lors des représentations au Maroc, en Italie, en France et en Belgique, il y a de cela 10 ans.

La co-commissaire Selma Naguib a concentré son intervention sur les travaux de l’artiste Oliver Ressler « dernier artiste étranger venu au Maroc pour la Biennale avant la fermeture des frontières et premier à y être revenu dès leur réouverture » a-t-elle souligné. La vidéo qu’il présentera en novembre aborde le thème de la transformation de Casablanca, notamment sous la pression d’importants projets structurants, au travers divers témoignages d’artistes, architectes, réalisateurs, écrivains ayant travaillé sur Casablanca.