Ce que pense Benny Gantz d’une guerre contre l'Iran et des Accords d’Abraham
Benny Gantz s'exprimant au Aspen Security Forum

Benny Gantz s’est exprimé sur des questions régionales, de brûlante actualité, dont celle concernant l’Iran et sur les Accords d’Abraham au Aspen Security Forum où il a été interviewé par le rédacteur en chef de The Atlantic, Jeffry Goldberg.  

Qu'a-t-il dit ?

«C’est le dernier recours», a affirmé hier, jeudi 21 juillet au Forum sur la sécurité d'Aspen, le ministre israélien de la Défense en répondant à une question directe concerne une guerre éventuelle contre l'Iran.

En réponse à Jeffry Goldberg qui lui avait demandé si Israël était «prêt à affronter l'Iran seul», Benny Gantz a précisé qu'il espérait que les États-Unis soutiendraient un tel recours si il devait advenir.

«Devrions-nous nous lancer dans une guerre à la première occasion, non», a poursuivi le ministre israélien de la Défense.

Ses autres réponses sont tout aussi claires :

« Devrions-nous être en mesure de mener des opérations militaires pour empêcher le l’aboutissement du programme nucléaire iranien si nécessaire ? la réponse est oui ».

« Sommes-nous en train de renforcer nos capacités [pour la guerre] ? Oui».

Pour Gantz, le monde et la région devraient se mobiliser pour arrêter le programme nucléiaire iranien.

Nous, en tant que gouvernement israélien, en tant que dirigeants du pays juif, avons la responsabilité historique de nous assurer que cela [une attaque nucléaire] ne se produise pas», a-t-il insisté.

«Israël est particulièrement menacé par l'Iran, mais la région dans son ensemble a également ressenti l'impact de ce danger», a souligné Benny Gantz, ajoutant que les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite souffrent plus qu'Israël des actions de Téhéran.


Quid des Accords d'Abraham ?

En abordant les accords d'Abraham ayant permis la normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis, le Bahreïn ainsi que le Maroc, Gantz a expliqué que ces Accords ont permis un front uni sur de nombreuses questions, y compris contre l'Iran.

« Les Accords d'Abraham nous permettent d'étendre nos relations avec des partenaires régionaux dans les domaines de sécurité, de permettre la coopération entre les entreprises, entre les organisations et également entre les personnes», a expliqué le ministre israélien de la Défense.

«Et bien sûr, nous créons une architecture régionale pour la défense», a-t-il ajouté en soulignant l’existence d’un front uni pour le maintien de la liberté de navigation et de commerce ainsi que pour la défense aérienne et la cyberdéfense.

«Depuis la signature des accords d'Abraham, Israël a participé à des centaines de réunions et de discussions avec des partenaires régionaux et a participé à au moins 10 exercices multinationaux», a-t-il précisé.


Pour Gantz, en plaçant Israël dans leur groupe régional CENTCOM, les Etats-Unis ont contribué à renforcer le parapluie stratégique sous lequel l'État juif peut opérer.

Le ministre de la Défense a rappelé que le nouveau positionnement d'Israël dans la région était le résultat direct de la décision qu'il avait prise de suspendre les projets d'application de la souveraineté aux colonies de Cisjordanie.

Gantz avait très tôt exprimé son opposition contre une telle annexion. Il n'a été partisan de la souveraineté que dans le cadre de négociations.

«Je suis très heureux d'avoir bloqué la menace que représentait l’annexion de la Judée et de la Samarie. Si nous avions annexé ces régions, je ne pense pas que nous aurions pu aller de l'avant avec les accords d'Abraham», a confié Gantz.

Les Accords d'Abraham symbolisent l'acceptation d'Israël comme faisant partie du Moyen-Orient, a-t-il expliqué. Ces Accords, selon lui, peuvent servir pour le renforcement de l'Autorité palestinienne et promouvoir des mesures de confiance. Cela inclurait, a-t-il dit, les investissements financiers des États du Golfe en faveur des Palestiniens.

Gantz a rappelé qu'il a rencontré le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à trois reprises dans la perspective d’asseoir la confiance en vue d’aider à améliorer la vie quotidienne des Palestiniens. Gantz a évoqué 30 mesures entrant dans ce cadre, sans en donner les détails.

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Quelle vision pour l'avenir ?

«D'un point de vue juif, sioniste et démocratique, j'aimerais voir un avenir meilleur entre nous et les Palestiniens", a assuré Benny Gantz.

Il a expliqué qu'en fin de compte, il devait y avoir un arrangement permanent entre Palestiniens et Israéliens «et chacun peut utiliser ses propres mots pour le décrire».

Gantz n'a pas parlé de deux États comme l'a fait le Premier ministre Yair Lapid. Au lieu de cela, le ministre de la Défense a parlé d'une «situation à deux entités», une expression qu'il a utilisée dans le passé, y compris lors de la Conférence de Munich sur la sécurité.

En parlant des élections de novembre en Israël , Gantz a parlé de lui-même d'une manière qui a clairement indiqué qu'il se considérait comme un candidat au poste de Premier ministre, même si les sondages le placent actuellement derrière Lapid et l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu.

«Mon plan est de construire un gouvernement sur la base d'une large union avec tous les segments de la société israélienne, pour exclure les extrêmes», a annoncé Gantz en insistant sur l'unité nécessaire au sein de la société israélienne la décrivant comme faisant partie de «la résilience nationale». Et son mot de la fin a été cette formule marquante : «Je n'exclus personne et la différence entre moi et les autres, c'est que personne ne m'exclut».

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