Union africaine. Fracassantes révélations sur de graves dysfonctionnements au CPS
Bankole Adeoye

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS) peine à rompre avec le lourd héritage de son ancien commissaire, l’Algérien Smail Chergui. Preuve en est cette lettre interne, explosive, de son successeur, le Nigéran Bankole Adeoye.

Révélé par nos confrères d’Africa intelligence, le récent rappel à l’ordre lancé par le commissaire paix et sécurité, Bankole Adeoye de l’UA montre son exaspération contre le staff dont les principaux membres avaient été placés par son prédécesseur, l’Algérien Smail Chergui. Durant son mandat, ce dernier avait changé cet organe stratégique pour la sécurité et la stabilité en Afrique, en outil de combines et de basses manœuvres dans l’ombre. Tout a été fait pour que l’Algérie continue à en tirer, indéfiniment, les ficelles en cooptant des administrateurs, à sa solde, notamment sud-africains et namibiens.

Dans sa lettre, explosive, adressé le 5 septembre à tout le personnel se trouvant sous sa direction et qui été consultée par Africa intelligence, Bankole Adeoye semble vouloir redresser la barre.

Sur trois pages, le diplomate nigérian dénonce la paresse de ses principaux collaborateurs dont certains directeurs et chefs de département. Il leur reproche aussi un «manque de coopération dans la préparation des sessions du CPS» et et s’indigne face au non-respect par certains fonctionnaires des règles du CPS.

Le commissaire prévient des graves «conséquences managériales» du laisser-aller manifeste qu’il a constaté et qu’il ne cesse de dénoncer, en vain. Les manquements signalés par Bankole Adeoye sont révélateurs du manque de rigueur qui déteint automatiquement sur le travail du CPS. Pourtant, cet organe décisionnel permanent est l’un des plus importants de l’Union africaine. C’est à son commissaire et son staff qu’incombe la lourde responsabilité de prévenir, de gérer, voire de trouver les bons outils pour le règlement des conflits.

Au vu de qu’il se passe à l’intérieur du CPS, on comprend mieux son manque de réactivité face à des problèmes qui menacent la sécurité, voire la stabilité de certains pays africains. La dénonciation de cet état de fait ne suffit pas, seule une véritable opération de «déminage» pourrait le mettre sur la bonne voie.

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