Rapport. UN-Watch disqualifie l’Algérie du Conseil des droits de l'Homme de l’ONU
Le couple Tebboune-Chengriha en prend pour son grade

UN-Watch est l’organisation en charge, par l’ONU, du suivi des questions des droits de l'Homme au niveau mondial. Dans son dernier rapport, cette ONG déclare l’Algérie inéligible au Conseil des droits de l'Homme de l’ONU. Son réquisitoire est une nouvelle gifle pour le régime algérien.

Le rapport d’évaluation de l’éligibilité des pays candidats à l'élection au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies vient d’être publié, ce lundi 3 octobre, par UN-Watch. Les auteurs de ce document sont les yeux de l’ONU sur les questions des droits de l’Homme dans le monde. Leurs conclusions sont cinglantes pour le régime algérien.

Alors que l’Algérie faisait les pieds et les mains pour briguer un siège au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, dans l’espoir de s’offrir un coup de pub inespéré et trompeur, UN-Watch lui barre la route. Dans son rapport, cette organisation déclare irrecevable la candidature du pays de Tebboune-Chengriha,

UN-Watch a exhorté les électeurs qui seront appelés à voter, le 11 octobre, en vue d’élire les membres du Conseil pour le mandat 2023-2025, de s'abstenir de voter pour des candidats non qualifiés en citant nommément l’Algérie, l'Afghanistan, le Kirghizistan, le Soudan, le Venezuela et le Vietnam.

**related_articles[5320]**

UN-Watch explique que ces pays « ne répondent pas aux critères onusiens pour siéger au Conseil » au vu de leurs réalités nationales marquées par le non-respect des droits de l'Homme et au vu également de leurs votes à l'ONU.

Concernant l’Algérie, en particulier, UN-Watch rappelle que ce pays commet de « graves violations des droits de l'homme », notamment « la torture, les arrestations arbitraires, le manque d'indépendance du pouvoir judiciaire, l'ingérence illégale dans la vie privée, les restrictions à la liberté d'expression, la corruption, la traite des personnes, la criminalisation des comportements homosexuels et le travail des enfants entre autres ». Ce n’est pas tout, les rapporteurs soulignent « la corruption généralisée et le manque de transparence, dont souffre le Gouvernement algérien » en indiquant qu’Alger réprime le mouvement pro-démocratie « Hirak », depuis 2020, tout en étouffant les libertés des membres du groupe d'opposition « Rachad » et du « Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie » (MAK) .

UN-Watch reproche aussi à l’Algérie d’avoir voté contre des résolutions en faveur des victimes des droits humains en Iran, en Syrie, en Biélorussie et au Burundi, lors de son mandat au Conseil des droits de l'homme de 2014 à 2016, lui ont été rappelées à sa décharge.

Même si le Maroc n’a pas échappé lui non plus aux reproches d’UN-Watch, ceux-ci n’ont rien à voir avec le lourd réquisitoire établi contre le voisin de l’Est du Royaume. Dans son rapport, l’ONG s’est limitée à recommander à Rabat de s'engager à améliorer son bilan, en matière de droits de l'homme, pour consolider son aptitude à siéger au Conseil.