Si des charrettes circulent toujours à Casablanca c’est parce que l'offre de transport n'est pas suffisante et qu’une grande partie de la population ne peut pas en supporter le coût quotidien. Les charrettes font du transport de personnes et de marchandises il ne faut pas l’oublier. En les interdisant la mairie va-t-elle régler tous les problèmes de la ville?
Interdire les charrettes n'est qu'une partie du problème ingérable de la circulation. Les camions qui stationnent n'importe où et circulent même aux heures de pointe, là la sortie du port; les chariots élévateurs, engins très lents et dangereux n’ayant pas d’homologation qui circulent comme les voitures ralentissant la circulation; les arrêts abusifs, en troisième file devant les écoles; les trottoirs impraticables à cause des descentes de garages et de toutes ces choses qui les encombrent et qui obligent les piétons à marcher sur la chaussée.
Si on veut vraiment avoir une ville meilleure, comme on le dit à la mairie, on doit s'attaquer à tous les problèmes d’un coup et non concentrer tous les efforts sur la composante la plus faible. Pourquoi ne pas interdire le stationnement des camions dans les boulevards et les rues? Pourquoi ne pas interdire la circulation des engins de chantier et d’usine? Pourquoi ne pas obliger les propriétaires d’immeubles à rendre le trottoir aux piétons? Pourquoi ne pas réglementer le stationnement devant les écoles?
Casablanca n’a pas un problème de transport, elle a un problème de gestion. C’est la faiblesse des autorités et des conseils élus face aux promoteurs immobiliers, aux transporteurs et aux entreprises qui a engendré cette grande anarchie. Il faut comparer Casablanca à Rabat, Tanger ou Tétouan. Rien à voir. Complètement.
Quand on s’attaque aux plus faibles, on est sûr à 100% qu’aucune décision ne sera appliquée. Nous l’avons déjà vu avec l’ancien maire Mohamed Sajid qui voulait interdire aux Casablancais d’étendre leur linge dans les fenêtres et les balcons et qui était pourtant une décision louable. C’est la même chose avec les sacs en plastique, ils sont interdits par la loi? Oui, mais, on les utilise toujours.
Encore une fois, Casablanca a un grand problème de gestion. Les coups médiatiques, comme l’interdiction des charrettes, alimentent les réseaux sociaux peut-être mais, en fait, ils n’arrangeront rien. Rien du tout.
Casablanca ressemble à un grand bidonville où on a l’impression qu’il n’y a ni loi ni réglementation.
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