Ça rebouillonne en Tunisie

A cause du renchérissement incessant de la vie, de l’indisponibilité de certains matières alimentaires élémentaires des étalages et surtout du désordre politique, les Tunisiens en ont marre et ils le font savoir.

Les Tunisiens se passent le mot à travers tous les canaux de communication. Ils veulent faire du samedi 15 octobre, une journée marquante pour faire entendre leur colère et faire valoir leurs revendications.

Le désordre politique que connaît la Tunisie, suite aux décisions chaotiques de son président, exaspère toutes les classes sociales dans ce pays qui se croyait définitivement débarrassée du dirigisme présidentiel après la fin de l’ère Benali. Le niveau de vie des populations se dégrade chaque jour davantage et les manifestations se multiplient. La crise engendrée par la hausse des prix des carburants a jeté de l’huile sur le feu. Résultat, le pays de Bourguiba se trouve au bord de la faillite. A l’évidence, les élections législatives annoncées dans ce pays de 12 millions d’habitants, pour le 17 décembre, ne sont pas perçues comme LA solution par les Tunisiens. Ces derniers réclament des mesures économiques d’urgence parce que, clament-ils, ils ne mangent même plus à leur faim, tant la vie est devenue chère. La pénurie de carburants est la goutte qui a fait déborder le vase.

La ministre tunisienne de l'Energie, Neila Nouira Gongi, a même évoqué au micro de l’AFP des «difficultés financières» pour l'importation de carburant. «Avant les fournisseurs nous donnaient un mois ou deux pour régler nos factures, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les fournisseurs ne déchargent pas leur cargaison tant que les précédentes n'ont pas été payées», a expliqué la ministre.

En relayant la déclaration de Neila Nouira Gongi, l’agence française souligne que la Tunisie est étranglée par une dette supérieure à 100% de son PIB. Incapable d'emprunter sur les marchés internationaux, le pays est en négociation avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt d'environ deux milliards de dollars.

En attendant, les Tunisiens s’impatientent.

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