France. Gouvernement- syndicats, qui restera debout le dernier?
Les syndicats maintiennent la pression

Le gouvernement français maintient une ligne ferme contre les syndicats grévistes qui, pas impressionnés du tout, ont décidé de reconduire la grève sur cinq sites. La France n’a pas fini avec la pénurie de carburant.

La grève dans les raffineries françaises de TotalEnergies a été reconduite sur cinq sites lundi, a indiqué de son côté à l'AFP le coordinateur CGT pour le groupe, Eric Sellini. "La direction (de TotalEnergies) a déjà largement communiqué sur l'accord, elle ne semble pas prête à revenir à la table des négociations", a-t-il poursuivi.

La CGT compte poursuivre le mouvement jusqu'à mardi, journée de mobilisation et de grève interprofessionnelle à laquelle ont aussi appelé d'autres syndicats, FO, Solidaires et la FSU.

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a affirmé qu'il fallait "libérer les dépôts de carburants et les raffineries" bloqués par les grévistes depuis près de trois semaines.

"Le temps de la négociation est passé. Il y a eu une négociation, il y a eu un accord, cela veut dire qu'il faut que force reste à la voix majoritaire", a-t-il ajouté au micro de BFMTV, en référence à l'accord conclu entre TotalEnergies et deux syndicats majoritaires, mais que la CGT, à l'origine du mouvement, rejette.

Le gouvernement a réquisitionné lundi le dépôt de carburant de Feyzin (sud-est) à partir de 14 heures, après avoir reconduit à 06H00 la réquisition du dépôt de Mardyck (nord) près de Dunkerque, a indiqué le ministère de la Transition énergétique.

Réponse des synducats: "La réquisition, c'est inacceptable et ça n'est jamais la bonne solution", a expliqué le secrétaire général de Force ouvrière, Frédéric Souillot sur Public Sénat lundi.

C’est justement cette démarche qui a "mis le feu aux poudres", martèle le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.

La mobilisation pour la grève fait suite à la "Marche contre la vie chère" conduite par Jean-Luc Mélenchon dimanche et qui a réuni 140.000 manifestants, selon les organisateurs.

Les marcheurs réclament une plus grande justice sociale dans un pays où 5 milliardaires possèdent autant que 27 millions de citoyens et où TotalEnergie a réalisé un bénéfice de 16 milliards d'euros en six mois, rappelle Mélenchon pendant la grève et sur les plateaux télé. Il a parlé des 8 millions de pauvres et des 12 millions qui n'ont pas pu se chauffer l'hiver dernier. D'où la revendication de la taxation des sur-profits ce que le gouvernement refuse.