Zagora : La chasse au trésor traine 8 personnes devant la justice 
Des enfants "zouhris" sont sacrifiés lors de rituels de sorcellerie pour trouver des trésors

La chasse au trésor par sorcellerie traine huit personnes devant la justice à Zagora. Enlèvement, falsification, escroquerie et charlatanisme… sont les chefs d’accusation retenus dans cette affaire dont les débuts remontent à 2017.



Flash back

L’affaire de Souad Faquir, désormais connue sous le nom de « Souad et le trésor », est une énième histoire de chasse au trésor. Les faits remontent à 2017. Une jeune femme originaire de douar Aït Ali dans la commune de Tamkroute dépose une plainte à Zagora contre plusieurs personnes. Les accusant de l’avoir enlevée du domicile conjugal au quartier Oulfa à Casablanca, Souad Faquir affirmait alors aux gendarmes que ses kidnappeurs comptaient « l’utiliser » dans des rituels de sorcellerie pour trouver un trésor.

« Zouhri », la clef du trésor

La plaignante expliquait alors qu’étant une « zouhria », elle représentait une cible idéale pour les huit personnes poursuivies actuellement par le juge d’instruction à la cour d’appel de Zagora. « Zouhri » est une appellation qui désigne des personnes à la ligne de main rare: La ligne de vie, la ligne de tête et la ligne de cœur se confondent en une seule séparant la paume en deux parties.

Cette caractéristique très rare a toujours fait de ces personnes, en particulier les enfants zouhris, les cibles privilégiées de charlatans et de personnes en quête de trésors, de richesse et de pouvoir. Selon des croyances superstitieuses, les zouhris auraient le pouvoir de détecter l’emplacement de trésors bien enfouis et farouchement gardés par des esprits malins. De nombreux récits et faits divers rapportent les détails sordides de meurtres commis et de vies sacrifiées en guise d’offrandes pour déterrer des trésors cachés.

Dans l’affaire de Souad Faquir, en plus d’un charlatan, sept autres personnes sont poursuivis pour complicité dont un entrepreneur, le chef de service des communes locales à la Préfecture de Zagora, le président de la commune de Tinzouline ainsi que d’autres fonctionnaires opérant dans les administrations locales. Présentés mercredi dernier devant le juge d’instruction, les huit individus sont poursuivis en état d’arrestation. Ceci en attendant le début de leur procès prévus dans les jours qui viennent. Enlèvement, falsification, escroquerie, sorcellerie et charlatanisme... sont autant de charges pesant sur les accusés et dont les peines risquent d’être bien lourdes. Affaire à suivre !