Sahara marocain. Le président colombien face au Parlement
Gustavo Petro avec parrain des révolutionnaires, Hugo Chavez, le président du Vénézuela

Le président de Colombie a reconnu, en août dernier, le Polisario et sa république. Il a agit tout seul, sans consulter personne. Maintenant c'est le Parlement qui prend en charge la question et lui demande de revenir sur cette décision qui nuit gravement aux relations avec le Maroc, un pays avec lequel la Colombie a des relations très bien ancrées.

Beaucoup a été dit sur la reconnaissance de la république autoproclamée du Polisario de Tindouf, par le président colombien Gustavo Petro. Par le président, pas par la Colombie ou le peuple colombien. Et il y a au moins deux raisons à cela.

Premièrement, Gustavo Petro a agi non pas comme président d’un pays qui a des liens forts avec le Maroc, mais plutôt par réflexe mercenaire. L’histoire retient de lui qu’il était membre de la milice du Mouvement du 19 avril, hostile aux forces colombiennes dans les années 1970.

Et à ce titre, il avait participé à de nombreux détournements d’avions civils et participé à la formation des miliciens du Polisario. Le président n’a pas quitté se son propre gré le mouvement de guérilla, au contraire, il y a été depuis le début jusqu’à sa dissolution en 1990, date à laquelle, il s’est transformé en parti politique. Plus tard, il s’est disloqué et certains de ses membres ont rejoint le bloc de gauche.

On comprend donc pourquoi, Gustavo Petro se trouve des affinités avec un groupe qui essaie de ressembler à son ancien mouvement. Entre gens d’armes on se comprend bien.

Deuxièmement, le président qui pensait ne rien devoir aux relations de son pays avec le Maroc en signant cette reconnaissance, s’est heurté aux députés de son pays. C’est-à-dire aux représentants du peuple. 62 d’entre eux, lui ont adressé une lettre où ils contestent sa décision. Représentant 57% des sièges, ils estiment que cette reconnaissance contredit la position de la Colombie sur la question du Sahara marocain. De fait, Bogota a, depuis plus de 20 ans, soutenu les efforts de l’ONU pour trouver une solution politique dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité.

Par leur acte, les parlementaires signifient au président qu’il n’est plus possible de revenir à 1985, année où le président de l’époque Belisario Betencurt a reconnu la république du Polisario. Reconnaissance qui a duré jusqu’en 2000 où elle a été gelée par le président Andreas Pastrana qui a étendu la juridiction de consulaire de sonnais à tout le territoire marocain y compris les provinces du Sud.