Hooliganisme : El Badraoui dans le collimateur 
El Badraoui saura-t-il se rattraper en condamnant le hooliganisme ?

Accusé de populisme, Aziz El Badraoui, le président du Raja est dans le collimateur. On lui reproche son silence par rapport aux actes de hooliganisme et d’attiser les conflits entre supporters …



« Le président du Raja aurait-il peur des supporters verts ? », « N’aurait-il pas vu, lui et les autres membres du bureau dirigeant, les dégâts et les blessures causés par des supporters en grogne suite à la défaite du Raja face au Wydad lors du 133e derby ? », « ne devrait-il pas condamner ces actes ? »... Voici un exemple des multiples interrogations d’internautes scandalisés par les événements violents du derby casablancais.

Alors que les vidéos relatant les violents affrontements entre les fans du WAC et ceux du RCA font le tour de la toile depuis dimanche dernier, la direction de ce dernier a préféré fermer l’œil et s’attaquer plutôt à l’arbitrage. En effet, après la défaite 2-1 contre le Wydad, la direction des Verts s’est plainte auprès de la FRMF et a formulé différentes demandes pour ses matchs à venir contre les Rouges.

Théorie de la conspiration

Estimant que leur équipe a été lésée lors de ce match, Aziz El Badraoui et son bureau dirigeant ont formulé de virulentes critiques contre l'arbitre de la rencontre Samir El Guezzaz. Ils ont même réclamé de ne plus le nommer pour leurs prochains matchs. Un sens critique qui était cependant aux abonnés absents lorsqu’il s’agissait de condamner les actes de hooliganisme perpétrés en marge du derby casablancais.

« Tout au contraire, avec cette sortie, ils ont jeté l’huile sur le feu en cautionnant indirectement « les mauvaises réactions » et les violences perpétrées contre les forces de l’ordre, les citoyens casablancais, leurs biens et les biens de la ville », notent nos confrères de Kifache.com. La direction tentait-elle de faire déviation après la défaite et d’«anesthésier» les supporters en grogne par une telle sortie ?

En tout cas, la Direction nationale d’arbitrage (DNA), réunie mardi pour analyser les décisions d’arbitrage controversées de la 6e journée de la Botola Inwi D1, a jugé bonnes les décisions du corps arbitral composé de Samir El Guezzaz et Redouane Jiyed. Un désaveu cinglant pour le Raja qui devrait mettre fin au débat sur la prestation des arbitres.

Accusations de racisme

Et comme un malheur ne vient jamais seul, une plainte pour propos racistes a été adressée le 26 octobre à la Fédération royale marocaine de football. Suite au match opposant le Raja de Casablanca au Hassania d’Agadir, des associations amazighes sont montées au créneau pour dénoncer l’attitude tolérante par rapport aux agressions verbales, aux propos et aux chants racistes des supporters verts ciblant les amazighs. « Un comportement organisé et répétitif qu’on constate depuis des années lors des matchs opposant le Hassania au Raja », fustigent ce collectif d’associations amazighes en grogne.

Ces dernières réclament d’ailleurs l’application des dispositions de l’article 94 et de la loi 09.09 relative aux violences dans les stades tout en infligeant les sanctions nécessaires au club pour venir à bout de ce type de violences antisportives. La FRMF réagira-t-elle positivement aux doléances des associations de Souss ?

Un président controversé

Pointé du doigt, Aziz El Badraoui, le président du RCA, ne cesse de faire parler de lui. Il y a quelques jours, il a été convoqué par la police suite à la plainte déposée par un journaliste. Accusé de diffamation et injures, El Badraoui aurait posté une publication sur son compte personnel Instagram suite à la diffusion d'une émission par une radio.

« Alors que nous nous efforçons d’améliorer les relations avec les responsables de ladite radio, nous voilà aujourd’hui face à une sortie d’un certain journaliste « Homari » et son ami troublant pour analyser la situation du Raja », écrit El Badraoui avant de menacer « Je vous préviens, il n’y aurait pas de répit ni de réconciliation avec cette radio et que la guerre soit déclarée ! », conclut-il.

Un post qui sera aussitôt effacé mais qui n’a pas échappé pour autant aux radars. Si le journaliste a déposé plainte, les observateurs n’ont pas manqué de noter « les bourdes » du président du RCA. « La manière de gérer les pages personnelles des présidents de clubs sportifs sur les réseaux sociaux doit être professionnelle ; surtout lorsqu’il s’agit d’informations et de réactions concernant le club », note le journaliste sportif Amine Sadeq dans un article sur infosports. « Le style et les termes utilisés par El Badraoui dans ses posts ainsi que sa manière de réagir aux commentaires des supporters sont marqué par un flagrant populisme. C’est une attitude qui tranche nettement avec son statut de président d’un club aussi important », critique le journaliste en l’appelant à plus de retenue.

Même constat de la part du critique sportif Youssef Belhaissi qui estime que la manière de gérer la communication du club casablancais par El Badraoui est loin d’être à la hauteur des attentes des supporters. « Les clubs sportifs sont des organisations importantes. Ils ont besoin d’une gestion pragmatique loin des « story » et des posts diffamatoires sur les réseaux sociaux », écrit Salah Salama. Pour le critique sportif « Les présidents de club se doivent d’être charismatiques comme le sont les véritables hommes d’affaires. La retenue et le silence sont parfois des vertus. Un président de club n’a pas à animer des discussions avec un langage populiste sur les réseaux sociaux pour titiller les fans. Ce n’est pas son rôle », conclut Salama.